Je termine mes vacances au camp…il est temps de plier bagages et de rentrer…une nouvelle vie m'attend…une seconde au lycée…la route va me paraître longue au retour….
Je quitte ce camp le coeur gros…son âme flotte sur chaque pousse, sur chaque arbre et je respire l'air qu'elle a respiré…c'est mon seul espoir de la revoir…la respirer…je la vois encore pleurer dans mes bras…avant de partir, je me suis assis à l'emplacement de sa tente…Marie Pierre est venue me faire la bise…nous nous sommes quittés…je suis reparti vers le nord elle vers Lyon Decines…elle était très gentille Marie Pierre ...nous nous écrirons quelques temps...puis chacun a eu sa vie ....
Arrivé à la maison, trois lettres m'attendaient…Une blanche, une bleue et une verte…La blanche de Bordeaux, je l'ai ouverte en premier…Annie s'excusait de sa bêtise et me demandait de lui répondre…je n'ai pas donné suite à cette missive tant j'avais encore en tête le visage de Muriel…les deux autres lettres arrivaient d'Orléans…Muriel?…La bleue…une jeune fille m'écrivait son amour…elle n'avait pas de prénom…elle racontait nos baisers sur la dune…Muriel me disait qu'elle m'aimait mais ce n'était pas elle Muriel qui le disait…elle n'avait pas de prénom…c'était une jeune fille sortie de son imagination…sans prénom…mais je savais que c'était Muriel qui l'avait écrite....
La verte était bien écrite par Muriel…la simplicité de son style et la belle écriture montraient une femme bien dans son personnage…elle me racontait son retour..lettre d'une copine à un copain…et me disait qu'elle partait continuer ses études en Allemagne…à Trèves….J'étais content pour elle, elle allait faire les études de langue dont elle rêvait….
Dès lors, j'ai vu Muriel partout…un ombre..une silhouette …la moindre jeune femme lui ressemblant attirait mon attention…Nous avons correspondu pendant plus de six mois…trois lettres par semaine et parfois plus…nos contacts épistolaires relevaient de la philosophie de la jeunesse et jamais il ne fut question d'amour….jamais…j'avais peur de la perdre…je la voyais en lui écrivant…je la voyais en la lisant…je l'ai cherché dans mon imagination…et ..petit à petit ..son image se faisait plus lointaine…loin des yeux…mais près du coeur toujours….
Elle me conseillait pour mes études... elle jouait les grandes sœurs...mais je savais qu'elle m'aimait mais ne voulait que je quitte tout pour elle...elle savait que j'étais capable de le faire...
Dans une lettre elle me disait avoir rencontré plusieurs militaires français de Trèves…puis dans une autre elle s'était promené le long du canal avec un allemand qui l'avait félicité de son accent et de son parler…ce fut sa dernière lettre…j'avais compris…je ne l'ai revu que dans ma mémoire et dans mon coeur…Aujourd'hui encore il m'arrive de me demander ce qu'elle est devenue…une grande traductrice?
Il ya quelques années, je suis allé à Trèves pour mon travail…j'ai arpenté la ville le soir…marchant sur les pas de Muriel…je ne l'ai pas vue…SI JE L'AI VUE .... dans mes souvenirs... je me disais qu'elle était passée par là.... j'aurais voulu rester à Trèves ....
Je suis allé dans la caserne dans laquelle il y avait des cours d'Allemand...elle avait fréquenté ces cours avec des militaires... mais Muriel y était passé plus de 20 ans auparavant....je suis un rêveur...
Où es tu Muriel aujourd'hui? .....................................
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