mardi 16 septembre 2014

J'aurais aimé pouvoir leur parler ...

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Ma carrière militaire a été très dense en rencontres ... le premier homme que j'ai vu en vrai (je ne l'avais vu qu'à la télévision) fut le Général De gaulle ...au 14 juillet 1968 (oui j'ai défilé ce 14 juillet sur les champs Elysées) et je l'ai vu quand je suis passé devant lui avec mon char AMX13 .... il était blanc ... très blanc...ça m'a fait tout drôle...Puis au cours de ma carrière j'ai côtoyé des ministres et des hommes célèbres et à chaque fois j'ai fait preuve de timidité ...ne me mettant jamais en avant...j'étais simplement content de les voir... j'ai trouvé que les hommes politiques avaient l'air inquiets et préoccupés... comme monsieur Juppé qui était premier ministre quand j'étais près de lui à Montlhéry... Seul monsieur Philippe Seguin avec lequel j'ai bu une bière dans les jardins de l'Elysée m'a paru détendu. Je me souviens aussi du Général de boissieu(le gendre du Général de gaulle) que j'ai souvent croisé ...qu'il soit en fonction (CEMAT) ou en deuxième section (c'est la position des généraux qui ne sont plus sous les armes) il a toujours eu un mot gentil à mon égard à chaque fois que nous nous sommes rencontrés.
Et il y a les généraux que j'ai connu jeunes officiers alors que moi j'étais jeune soldat...
Au 35°RI à Belfort, j'étais au 2° escadron et dans notre bâtiment il y avait la 1° compagnie du régiment... Cette compagnie était commandée par le colonel Mercier secondé par le lieutenant Patois. J'étais jeune soldat engagé donc invisible ...noyé dans la masse...Ma surprise fut grande quand j'ai vu arriver le Général Patois pour prendre le commandement de la 10° Division Blindée dans laquelle j'étais rédacteur à l'état major. Bien sur le général ne m'a pas reconnu puisqu'à Belfort j'étais noyé dans la masse...il m'a fallu deux ans de travail à ses côtés pour lui avouer que je l'avais côtoyé à Belfort... surpris il m'a dit que j'aurais du le prévenir avant. Et il m'a dit aussi "alors tu as vu les conneries que j'avais faites ...et tu as vu ça ne m'a pas empêché d'être général !" Un grand souvenir de ces années de travail sous ses ordres.
En 1998 j'étais donc président des sous officiers à Mostar... et à ce titre j'ai été invité à un repas avec le Chef d'Etat Major de l'Armée de Terre qui rendait visite aux soldats de la DMNSE. Je connaissais ce général... c'était le général Mercier que j'avais connu capitaine à Belfort... au repas j'étais assis face à lui...et c'est là que j'ai maudit ma timidité...la discussion n'a tourné qu'autour de banalités ... nous étions depuis 3 mois dans ce camps et le temps nous paraissait long et notre retour à "la maison" occupait  nos esprits... le général était surpris que nous ne lui posions pas de questions... nous étions des hommes aguerris forts de plusieurs années de carrière et nos sentiments étaient tournés vers la réussite de notre mission dans les meilleures conditions...nous avions les meilleures conditions donc pas de problèmes... dans la discussion une phrase était sur ma langue mais je ne l'ai pas sortie...je voulais lui dire que (comme le général Patois) je l'avais connu à Belfort...je suis certain qu'il en aurait été content ...mais ma timidité m'a empêché de prononcer cette phrase... je ne l'ai plus jamais revu...un grand homme ...petit par la taille mais grand dans l'esprit militaire.
Il y a un officier que j'aurais aimé revoir mais je n'ai pas eu cette chance... c'est mon chef de corps de Belfort le général Imbot...il a terminé chef des services de renseignement... mais je sais qu'il m'a suivi toute ma carrière...j'en ai eu des échos...

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