mardi 30 septembre 2014

Le bal et les Oscars

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Je me souviens de périodes de ma vie militaire...il y a des bons moments et des mauvais moments mais c'est la vie de chacun d'avoir des hauts et des bas...
Je vous les raconte dans le désordre au fur et à mesure qu'ils me reviennent...

Je suis à l'état major des FFA à Baden Baden...
Je sors de chez le chef d’état major heureux de l’entretien... je viens d'être conforté dans ma fonction de membre de l'amicale ... je vais donc continuer à amuser mes collègues...
L’association de loisirs prépare le bal de fin d’année. Il faut trouver des animations autour de cette manifestation de prestige et je suis consulté pour des idées d’animation. Lors d’une réunion il est décidé de monter un spectacle dans le style de la remise des Oscars du cinéma. Ils vont créer les oscars du Corps d’Armée. Des officiers et sous officiers seront nominé au titre avec comme étiquette un film collant à leur personnage. Par exemple la Capitaine chargée du nucléaire sera nominée pour le film « Hiroshima mon amour » ou moi je le serais pour « Le lauréat » à cause de ma réussite au concours. Il faut trouver l’objet qui représentera l’Oscar…Ce sera un Donald en bois fabriqué par le casernement.
Le soir du bal, dans les salons de Latour d’Auvergne », le cercle officiers,  les dames sont habillées comme des princesses, les hommes en costumes sobres et les bises mains sont de rigueur. Avec mon épouse, nous sommes un peu intimidé dans ce monde inconnu. Un table est réservée pour le bureau, ils sont donc avec des gens qu’ils connaissent. Le moment de célébrer les Oscars arrive. J'ai été désigné pour annoncer les nominés. je m’acquitte de ma tâche sans fautes.
J'ai même réussi à donner un oscar à mon capitaine féminin (la sportive...souvenez vous des courses d'orientation) pour le film "Hiroshima mon amour" Elle en était toute "chose"
 La soirée est une réussite...nous seront félicités par le général....et chacun va rentrer chez lui heureux des merveilleux moments passés en commun.
Il y avait parfois des bals de garnison comme celui ci où les toilettes des épouses étaient superbes... Certaines comme la mienne ne se sont jamais habituées au "baise main" quand on est simple ...on reste simple ....

lundi 29 septembre 2014

Un mot d'amitié sous un ciel étoilé

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Ce soir, alors que mon cœur est triste...un décès dans ma famille que je lui ai appris... j'ai reçu un petit mot d'espoir....et d'amitié...
Je me dois de l'écrire et de le recopier pour le figer dans ma mémoire...
Comme c'est beau l'amitié ...
Je vous livre cette phrase pour vous cette nuit... regardez vers le ciel et vous comprendrez...


Regardons ensemble ce ciel étoilé et ayons une pensée pour
cette souffrance qui est la votre.
Je glisse ma main dans la tienne pour regarder ensemble
cette nouvelle étoile qui brille dans le ciel.


Cette amitié dure depuis cinquante ans ... c'est beau ....

Les Roches

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C'est un post de Michel Piot qui m'a fait penser à écrire cette petite histoire...car elle m'est revenue grâce à lui ...
Qui ne connaît pas Les Roches de Villers Cotterêts ?
C'est là bas que j'ai appris à faire la guerre...avec mes copains d'école, la forêt y est superbe et la montée sur les roches un vrai régal pour les enfants que nous étions...
Je montais, pensant toujours découvrir une déesse en haut au détour d'un rocher ...c'était mon but...c'était mon rêve...
Bien plus tard j'étais à l'armée et lors des séances de combat en forêt, je m'imaginais encore aux Roches de Villers et je cherchais inconsciemment ma déesse... comment je l'imaginais ?
Superbement belle...avec de longs cheveux bruns entourant ses épaules dénudées... ses yeux étaient verts émeraude ... un joyau de mon imagination....
Je voyais ma déesse partout... en train, lors de mes voyages de permissionnaire,  je regardais par la fenêtre et je scrutais la forêt le long des rails...j'imaginais un combat dans un endroit bien précis avec un chemin et des rochers...j'imaginais l'endroit ou pouvait apparaître ma déesse...
Un jour je l'ai vue....
C'était dans la forêt de Compiègne... je participais à une course d'orientation....il fallait grimper ...grimper ...grimper... au détour d'un chemin, elle était là...grande ...majestueuse... ses longs cheveux bruns descendaient sur ses épaules ... son regard m'a fixé ...il était vert comme l'émeraude ... j'ai baissé les yeux car le soleil a envoyé un éclair qui m'éblouissait... quand je les ai relevé, elle avait disparu...
J'étais à un carrefour de pistes... je ne l'ai jamais revue ... plutôt si ! au loin j'ai aperçu un cheval avec une cavalière cheveux bruns au vent... c'était elle ? elle me tournait le dos...
J'étais content car j'avais vu ma déesse...

dimanche 28 septembre 2014

Réfléchir, c'est commencer à désobéir

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Vous le savez je me suis engagé à 18 ans...dur dur de s'habituer à l'armée...

J'ai quitté le duvet familial pour vivre une expérience ou seuls les durs réussissaient à l'époque....petit à petit je me suis endurci mais j'ai toujours essayé de donner un peu de chaleur et d'humanité à mes actions...C'est ainsi que mon style de commandement était plus coulant et que mes chefs appréciaient  mes prises de décision et les résultats humains obtenus...
Je me suis un peu inspiré de mes instituteurs et professeurs... vous voyez qu'on est inspirés par les personnes qui ont eu la charge de notre enseignement...
Mais que ce fut difficile au début !!!
On ne peut comparer la petite vie tranquille de l'adolescence et le déferlement de consignes et de règlements qui vous envahissent quand vous entrez dans ce milieu ....il faut faire attention à tout ce que vous dites...surtout ne pas froisser l'interlocuteur...tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de s'exprimer.... la suite sera plus facile...une fois les règles apprise et respectées...
Exemples des incompréhensions....
- à l'incorporation VERDUN :
" question du chef : votre métier ?
"employé de banque chef !
" Non !!! vous n'êtes pas employé de banque, vous c'est MILITAIRE !!!
"oui Chef !

Et c'était souvent comme ça ...aucune réponse ne correspondait à la question.

CARPIAGNE :
question du chef " diplômes ?"
"BEPC chef "
"c'est ça oui et prends moi pour un jambon encore ...inscription aux cours du soir pour le certif !!!"
"mais...."
"j'ai dit !!! vous pouvez disposer !"
J'ai disposé après un demi tour réglementaire et le soir j'étais aux cours du certificat d'études primaires à apprendre les multiplication et les divisions...
Au début j'ai fait semblant d'apprendre mais le professeur a bien vu que j'avais un niveau supérieur à ce qui était enseigné...il m'a renvoyé !!!

Heureusement, aujourd'hui c'est différent...à l'époque c'était comme ça ..."le soldat était là pour obéir et ne pas réfléchir" (c'est comme ça que l'on disait)

Le déclic

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Je suis à un tournant de sa vie…c'est mon père qui le dit…

Le BEPC approche à grand pas. J'ai eu des cours particuliers d'allemand chez un bon prof et des cours particuliers de mathématiques chez mes grands parents maternels par un ami de la famille mathématicien…José…
José c'était l'ami de  mon oncle Bernard, et mes grands parents l'adoraient. Bernard m'avait dit, en douce, "fais comme il te dit et tu aura ton "beps". José, avait la même technique que mes professeurs de maths mais disait toujours qu'il attendait un déclic et que le déclic arrivait toujours quand on ne l'attendait pas…comme l'amour…

Toujours est il que les examens blancs du collège confirmaient que je n'aurais pas mon BEPC…il me manquait le déclic…Bernard ...t'es où? Que des mauvaises notes !!! surtout en maths

Les épreuves du BEPC se déroulent à Saint Quentin…Quelle galère…j'ai peur….et on commence par les maths!!! J'ouvre mon sujet et je lis tous ces chiffres et lettres à analyser…des équations..tout ce que j'aime …quoi! La galère…et…, comme José l'avait dit…le déclic…ses cours dans le salon de mon grand père me reviennent, je jongle moi aussi avec le y, le x et les petits b et les grands A….je ne dis pas que j'ai tout bon mais je m'en suis sorti..enfin..je pense…

On peut passer au français…Le sujet est on ne peut plus simple…j'attendais une citation a expliquer, j'ai le sujet le plus “bateau” qu'on ait jamais eu dans un examen..”vous êtes chez le coiffeur, chez un médecin ou encore dans une gare, vous attendez, vous observez…” Sur que tout le monde va prendre le coiffeur et le correcteur va s'ennuyer ferme…il faut trouver autre chose…et je trouve.. j'attaque mon sujet à bras le corps ...vous allez voir...J'écris”j'attends qu'on me remette mon sujet de français et j'observe mes camarades qui attendent comme moi” …d'un sujet “bateau” j'en fait une observation instantanée comme une photo de classe…et là mon BEPC c'est là aussi que je l'ai eu…

Champagne!!!papa l'avais mis au frigo en attendant la bonne nouvelle…moi le presque dernier de la troisième, j'avais mon BEPC alors que d'autres mieux placés que moi étaient recalés…le déclic…souvenez vous…le déclic! Merci Bernard, merci José!!!

Dernière information...je n'avais jamais bu d'alcool et une coupe de champagne...IL A FALLU ME METTRE AU LIT !

Je vous parle d'un temps

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Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre..."

Je ne vous recopie pas les paroles d'une chanson, mais j'ai fredonné ce texte cet après midi en me promenant en ville...j'y ai rencontré des gens vraiment attachants...Je me souviens de ma jeunesse quand j'allais faire des commissions chez les commerçants de la ville..une échope ici, un magasin là, un boulangerie plus loin et même le marchand de journaux...Les rues ont changé, les magasins ne sont plus les mêmes...et, devant l'ancienne patisserie, ou j'achetais mes croissants le dimanche matin, je l'ai vue...."la patronne"!!! Une vieille dame si jolie dans ma jeunesse...elle balayait son trottoir...elle avait gardé tout son charme...seuls ses cheveux blancs racontaient son âge....nos regards se sont croisés..elle m'a souri gentiment...je lui ai rendu son sourire humant encore une fois dans ma mémoire l'odeur de ses croissants uniques en ville......
J'ai aperçu un peu plus loin la vendeuse du magasin de cadeaux....elle travaille toujours...qui l'eut cru !!!
Son commerce regorge de belles choses...mais il a vieilli comme sa vendeuse...encore une fois j'ai été charmé par ce sourire qui me plaisait tant quand je venais la voir pour acquérir une babiole à offrir en cadeau...elle aussi m'a souri...ses yeux m'ont appelé..je n'avais rien à acheter....mes yeux lui ont répondu que je reviendrais ...
Je suis toujours jeune..ils sont toujours là...dans mon coeur rien n'a changé....c'est la vie...
                                                             ***************



On a enterré la vendeuse du magasin de cadeaux ...j'étais devant la cathédrale pour la saluer une dernière fois...j'avais dit que je reviendrais...


samedi 27 septembre 2014

Histoire de la vie

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Cette fois je ne vous ferais pas de portrait de femme...je vais vous raconter une histoire ordinaire...j'ai connu ces gens là... mes grands parents... j'ai simplement changé les prénoms...

Jacques Brel a chanté « les vieux » avec cette horloge qui dit « oui » qui dit « non », Michel Sardou a chanté « les vieux mariés » « on vient de marier le dernier,  si on pensait un peu à nous »
Je ne vais pas vous chanter les vieux, je vais vous les montrer.
Ernest, comme chaque jour au matin se lève le dernier. C’est toujours Colette qui depuis 66 ans prépare le café dans lequel elle a mis trois grains de chicorée. Pas un de plus, pas un de moins…Ernest le sentirait. Ils sont assis, l’un en face de l’autre et boivent leur café, sans sucre et sans manger quoique ce soit. Ils écoutent « Radio Luxembourg » en déjeunant Depuis 66 ans, c’est le même cérémonial. Il regarde sa femme boire, il la voit soixante  ans en arrière, jolie et même belle…elle n’a pas changé, elle est toujours aussi pimpante dès le matin au réveil. Il regarde la photo sur la cheminée...leur photo de mariage.... Ils sont tous les deux l’un contre l’autre, ils étaient amoureux comme aujourd’hui encore. Hier soir avant de s’endormir, il lui a fait une bise sur la joue, comme tous les soirs depuis 66 ans…. C’est leur vie…il y pense, l’âge avançant, on change dans notre physique mais pas dans notre coeur….
C’est l’heure d’aller lire le journal, comme tous les jours, il va lui commenter les nouvelles, assis avec sa pipe dans son fauteuil. Comme tous les jours elle n’écoutera pas mais hochera la tête d’un air attentif. Et la journée de demain sera la même et le soir il lui fera sa bise sur la joue et se dira qu’il a de la chance d’avoir cette femme à aimer….
Les vieux vivent des moments privilégiés….il ne sont pas pressé….

vendredi 26 septembre 2014

Les yeux...

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Vous le sa
Vous avez déjà rencontré des yeux qui pétillent...?
Moi oui!
Elle avait de yeux noirs, pétillants d'intelligence et de bonheur..jeune, brune, courtisée et heureuse .....
Fille à papa?....ou fille de la jeune bougeoisie ?....je ne sais pas ...belle... mais pas abordable...jeune...très jeune...une allure de Gavroche au féminin, entourée de jeunes loups tous aussi beaux les uns que les autres....
Je la regardais discrètement en buvant mon petit noir dans cette brasserie de la ville....Bien souvent nos regards se sont croisés mais la demoiselle n'était pas abordable et sa cour m'intimidait....
Aujourd'hui..elle est encore plus jolie..une femme mure d'une pureté inoubliable...mais ses yeux ne pétillent plus..ils sont tristes...cette tristesse que seules les difficultés de la vie vous donnent...
L'année dernière nos regards se sont croisés...pas un sourire...mais une immense tristesse dans ces si beaux yeux...
Autrefois, ils donnaient envie de la soulever et de l'entrainer dans une ronde sans fin...aujourd'hui, ils donnent envie de pleurer....mais qu'elle est belle!!!...encore plus belle.....
Je ne la vois plus... son entreprise a fermé... je passe souvent devant son bureau sur la boulevard...il est fermé définitivement... et les yeux ? ... je m'ennuie de ses yeux...
C'est la vie... un jour peut être...

Nous devenons ce que nous sommes

hebergement d'image Je reviens en arrière .......après Villers Cotterêts je suis arrivé à Guise...j'étais bagarreur à Villers et vous allez voir qu'à Guise je n'ai pas changé du tout...mais il faut qu'un jour on se prenne une correction pour se calmer ...Mon arrivée à Guise correspondait avec mon entrée en sixième...nouvelle classe, nouveaux copains et nouvel environnement.
Notre sixième se trouvait dans un préfabriqué...et j'étais tout étonné de voir que les professeurs se déplacer de classe en classe pour enseigner...pour ma part je buvais les paroles de la professeur d'allemand madame Bayard...elle était bien jolie...
Dans ce collège,  j'ai tout de suite pris la mesure de mes capacités à être chef de bande... le petit louveteau de Villers sommeillait encore en moi... Et, ils allaient voir ce qu'ils allaient voir!!! Je travaillais bien et les autres me suivaient...Nous avons donc projeté d'attaquer les cinquièmes...
Aux récréations nous courrions autour des élèves de cinquième avec des cris d'indiens sioux...ce qui  agaçait nos ennemis au plus au point ! J'étais fier de ma bande.
Un soir alors que je rentrais chez moi après les cours...deux élèves de cinquième m'attendaient à proximité de chez moi. Je les ai accosté pensant qu'ils désiraient me parler... me parler oui mais avec leur poings !!!
J'étais dur aux coups mais ceux là m'ont fait particulièrement mal...une voiture entrant dans le boulevard a fait fuir mes agresseurs. Je suis rentré chez moi le visage tuméfié.
Ce fut un mal pour un bien car plus jamais je ne me suis battu sauf pour la bonne cause. J'étais bagarreur, ces deux là m'ont soigné.
Un jour bien plus tard, lors de mon stage de moniteur commando à Mont Louis, j'ai dû me battre lors d'une épreuve de boxe... et là je vous prie de croire que  mes adversaires ont payé pour ceux  qui m'avaient corrigé à Guise.
Je n'en ai pas voulu à ces gars là...la preuve, quelques années plus tard je jouais au football avec eux (ils sont sur la photo)
Il faut que jeunesse se passe et les expériences que nous vivons dans notre vie nous aident à devenir ce que nous sommes aujourd'hui...Nous devenons ce que nous sommes....

jeudi 25 septembre 2014

Un petit doigt de porto

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Mon travail à la banque m'a permis de faire des rencontres agréables...
Comment j'ai rencontré cette dame de qualité...j'étais très, trop jeune mais j'aimais sa compagnie comme elle aimait la mienne...
C'était le tour des commerçants...je me souviens....
la banque était vraiment pour lui un rêve d’enfant..travailler dans  une banque acquérir un statut social…
Comme disait le mari de la mécanographe « c’est pas parceque tu as des boutons de manchettes et une chemise cravate que tu es arrivé… » Le métier est difficile…il faut être avenant avec la clientèle et parfois perdre du temps à parler avec eux…pendant ce temps là le travail ne se fait pas…
Dans mes attributions j’avais également « le tour des commerçants »…Tous les mardi, j’allais rendre visite aux commerçants qui étaient clients à La Société Générale pour qu’ils me remettent leurs chèques…ce qui leur évitait de se déplacer à la banque…je leur remettais un reçu et leur adressais le lendemain un état de ce qu’ils m’avaient remis.
J’adorais particulièrement aller dans la boutique de lingerie féminine, non pas pour la lingerie…mais pour la patronne qui était charmante et qui m’offrait chaque fois le café dans l’arrière boutique…elle m’aimait bien aussi et parfois elle m’offrait même un petit porto… »un doigt madame… »
Le travail commençait à me peser et je regrettais le temps de l’insouciance juvénile…De plus comme j’étais trés sportif, je tournais comme un lion en cage dans cette agence. Le directeur s’en inquiéta un jour me demandant si je n’avais pas des soucis de prostate car il me voyait souvent me diriger vers les toilettes…je ne pouvais pas lui dire que c’était pour marcher un peu car rester assis à compter c’est plus fatiguant que de courir le marathon…Alors j'allais rendre visite à ma commerçante...elle était toute menue... son sourire faisait plaisir à voir quand elle me voyait entrer dans son magasin... il éclairait son visage et éclairait ma journée ...et...il y avait le petit doigt de porto... parfois même un gros doigt...

On fait la fête ?

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Bien souvent dans ma carrière j'ai eu à organiser des fêtes....La plus belle dont je me souvienne est celle de Mostar....
En plus de mon travail au centre opérationnel (je vous ai raconté récemment ce que j'y faisais) j'étais président des sous officiers...c'est un titre honorifique ...pour être président, il faut être choisi par ses collègues et par le commandement...J'avais donc été choisi....
Le rôle du président des sous officiers est assez simple mais il demande beaucoup de présence, d'autorité et de diplomatie...Il faut animer et être à l'écoute des sous officiers...et en opération extérieure, il y a beaucoup de demande ....les femmes et les hommes sont séparés de leur famille depuis plusieurs mois. Ils sont choisis pour leur compétences professionnelles mais le fait de ne pas rentrer le soir chez soi, de voir les enfants et le conjoint pèse sur le moral et le rendement au travail...  le président des sous officier est là pour aider les plus fragiles à vivre des moments difficile psychologiquement....enfin c'est un guide pour les plus jeunes.
J'ai donc décidé, à mi mandat, d'organiser une petite fête ...le soir...un apéritif dînatoire comme on l'appelle dans les salons...
J'avais demandé au chef du service restauration de me donner de quoi nourrir mes invités...ce qu'il a fait avec plaisir car ceux qui venaient manger chez moi ce soir là (200 environ) n'iraient pas manger chez lui...Il ne manquait donc rien...et le rosé (du familistère) était là...j'avais invité le Général commandant la division multinationale Sud Est (un français) son adjoint (un général allemand) et les grands chefs de service (Colonels de toute nationalités...allemands, français, italiens, espagnols ) et enfin j'avais invité mes soldats secrétaires...une quinzaine  que j'avais formé comme secrétaire à Chalons en Champagne pendant six mois...j'avais même demandé aux mamans des secrétaires féminines si elles acceptaient de voir partir leur fille avec moi à Mostar!!! Et bien sur le gros des invités étaient les sous officiers de l'état major.
Pour animer la fête, j'avais demandé au bataillon ukrainien de faire venir un orchestre .... des musiciens ukrainiens qui nous ont fait chanter toute la soirée et une partie de la nuit...
Dans un mandat extérieur il faut un peu de détente car les cadres sont sur le qui vive en permanence...il faut décompresser....nous avons eu un grand moment de détente quand la France a gagné la coupe du monde de football...dans le camp de Mostar une grand clameur a illuminé le ciel au coup de sifflet final...cette fois, la fête fut spontanée et j'avoue que j'ai été ému par les soldats allemands, italiens ou espagnol qui sont venus me féliciter comme si c'était moi qui avait gagné la coupe du monde !!!....et l'orchestre ukrainien est venu jouer la marseillaise devant chez nous les français....
Vous voyez, je vagabonde toujours dans mes souvenirs....

mercredi 24 septembre 2014

Du chemins des dames à la Bosnie

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Prise d'armes de départ en Bosnie au cours de laquelle mon général me remets la médaille militaire


Chalons en Champagne Etat Major de la 2°DB... On va devenir une nouvelle armée...une armée professionnelle...Plus d'appelés...que des engagés !

Un matin le chef d'état major m'a appelé pour me donner une mission importante. Recruter les nouveaux soldats engagés et les former ...comme soldats et comme secrétaires d'état major. Pour le recrutement ce fut simple les centres de recrutement me proposaient des volontaires, je les recevais et je faisais mon choix.
J'ai donc recruté 30 futurs secrétaires 25 hommes et 5 femmes ...la formation pouvait commencer... (à noter que cette mission ne me déchargeait pas de mon emploi principal à la section stages et examens)
J'étais chef de section des engagés, désigné par le chef d'état major et j'avais établi un programme dans lequel toutes les matières étaient enseignées... beaucoup de sport, d'apprentissage de la bureautique d'état major et connaissances des différentes armes composants la division... enfin c'est ce qu'on appelait dans le temps les classes.
La dernière semaine était consacrée à un camp de base à Mourmelon pendant lequel je leur ai fait visiter les différents régiments de la division... infanterie, arme blindée cavalerie, Génie à Charleville et Artillerie à Suippes. Les trois derniers jours de la formation se terminaient par un raid.
J'avais choisi le scénario avec une embuscade comme lors de mon opération survie de Mont Louis et une marche sur le chemin des dames dans la neige du mois de décembre 1997. Nous avons souffert...
Il faisait tellement froid que j'ai demandé l'hébergement au curé de Margival que je connaissais bien car c'était mon aumonier quand j'étais en poste au CEC. Pas de soucis pour monsieur l'abbé ...il m'a juste demandé combien j'avais de "bipèdes".
Le soir je leur ai permis d'aller au café du village pour se réchauffer avec une boisson chaude...
Le lendemain matin nous avons chanté le chant de la place du village pour "réveiller" les habitants...
Alors que je préparais mes soldats pour le retour sur °DB sur la place du village Chalons en camion... mon colonel m'a appelé sur mon portable et m'a dit " Major ! mission choisir 15 des engagés qui partiront avec vous au mois d'aout en Bosnie..." Bonne nouvelle...j'allais repartir en opération extérieure...à Mostar cette fois.
Le lendemain à Chalons c'était la cérémonie de remise des képis à mes engagés...et à l'issue de cette prise d'armes, nous avions organisé un petit pot auquel les parents des jeunes soldats avaient été conviés.
A cette occasion j'ai pu les rencontrer et j'ai demandé aux mamans des filles si elles acceptaient que je prenne leurs filles avec moi pour aller en OPEX à Mostar... elles ont accepté et j'ai donc pu emmener trois des cinq filles en Bosnie.....
Encore une belle période de ma carrière ...

mardi 23 septembre 2014

Géraldine....

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Je revois mes années de jeunesse dans le désordre...Si je vous dis que je suis timide ... vous me croyez ?
Si, je suis un grand timide...je l'étais surtout avec les filles....Celle qui m'a toujours intimidée fut Géraldine. Encore aujourd'hui, quand je pense à elle je suis intimidé d'avoir une pensée pour elle.
Géraldine était grande et très jolie... je ne sais pas si elle le savait mais elle était naturelle et simple...Je la vois encore...
Certains la disaient hautaine...non elle était toujours souriante avec ses camarades de collège... elle avait, elle aussi, un petit brin de timidité qui aurait pu passer pour de la prétention...mais croyez moi, elle était simplement délicieuse...
Géraldine si tu me lis souviens toi que je t'aimais bien comme une très bonne copine... mais tu m'intimidais. En classe au collège j'admirais tes résultats ... Je te suivais des yeux quand tu t'éloignais à grands pas...en quittant le collège...
Je pense souvent à toi Géraldine ...avec affection.
Aujourd'hui j'espère que tu es heureuse... je sais que tu es enseignante ...un bonheur pour tes élèves !
J'ai eu des nouvelles de toi par ton petit frère...

Je ne t'ai jamais revue... Géraldine de Guise.... une petite fille modèle...

ça fait quoi d'être grand ?

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Je n'étais pas encore embauché mais elle n'avais pas changé quand je suis arrivé
 
 
J'ai voulu être grand avant d'être grand....j'ai quitté le lycée et je me suis fait embaucher à la Société Générale ...La banque !!! un rêve pour moi...j'allais vivre et ne plus courir après les heures de géo, d'histoire ou de sciences....j'allais avoir des responsabilités...je les ai eues !!!
Trop jeune à 17 ans pour tenir seul le portefeuille de la banque...le soir vers 17h00, je voyais arriver avec effroi la comptable de l'usine Godin. Elle me portait "des tas" d'effets à escompter avant la fermeture. Mon portefeuille était à refaire et mes collègues me regardaient craintivement car ils savaient qu'ils quitteraient la banque tard le soir...personne ne part si le portefeuille n'est pas juste !!!
A 17 ans, oui,  c'est trop jeune...mais j'ai voulu être grand avant d'être grand...
J'étais le dernier arrivé et le plus jeune de la banque... je devais donc ouvrir les portes le matin et les fermer le soir. Je devais aussi sortir sur le trottoir les poubelles de l'épouse du directeur de l'agence. Aujourd'hui personne n'accepterait cette "corvée "!
Parfois j'ai regretté mon choix ..mais j'avais de très bons collègues... comme Daniel de Monceau le Neuf... un jeune comme moi... avec un bagage scolaire bien plus étoffé que le mien... (j'ai eu l'honneur d'être sous les ordres de son frère à l'armée et je correspond toujours avec le colonel frère de Daniel) Daniel vient de me souhaiter mon anniversaire ... 46 ans après nous avons des souvenirs... il a terminé chef d'agence à la Banque...
Il y avait aussi Christiane la mécanographe... qui comme les autres attendaient la fin de mon portefeuille ...combien de fois elle est partie plus tard à cause de moi alors que son mari l'attendait dehors!!! Quand nous sortions il me lançait des regards noirs...aujourd'hui Christiane n'est plus et j'ai une pensée pour ses enfants... qu'ils sachent que j'aimais beaucoup leur mère.
Enfin, les responsabilités étaient trop lourdes pour un jeune de 17 ans et je n'étais pas assez grand. Je suis donc reparti chez les petits...l'armée m'a accueilli et avant d'être devenu grand il m'a fallu faire mes preuves ... à l'armée on ne brûle pas les étapes...
Pendant toutes mes années militaires j'ai été guidé par le souvenir de la banque et des mes enseignants...
Et, un jour je suis enfin devenu grand... je peux vous dire que ça ne fait rien d'être grand ...non ça ne fait rien...

lundi 22 septembre 2014

La pomme

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 Elle a volé, a volé, a volé, a volé…..du marchand »
Des souvenirs d’enfance il reste toujours de petites anecdotes qui, plusieurs années après? prennent de la saveur et nous appellent à nous raconter en toute simplicité. Cette petite histoire  je vous la livre avec délices…


Notre père nous avait toujours dit que si nous faisions de grosses bêtises, c’est lui qui irait en prison et des sottises dieu sait que j’en faisais!!!

Aux vacances scolaires, alors que nos parents s’occupaient des deux petits frères à Villers , ma soeur est moi allions chez nos grand-parents à Charleville. C’était toujours une joie de changer un peu de ville et comme je suis né dans cette ville, je retrouvais les endroits de mon enfance…Un jour, j’ai voulu montrer à ma soeur la maison ou nous avions vécu avant d’aller à Villers-Cotterêts. Cette demeure se situait à Mézières assez loin de chez mes grands-parents, mais j’étais courageux et téméraire, rien ne m’arrêterait. Nous voila donc, elle six ans, moi dix traversant tout Charleville et ensuite Mézières pour voir la maison de notre enfance. Une fois la maison vue, il fallait rentrer pour ne pas que notre mamy s’inquiète…chemin faisant nous passons devant une petite épicerie où des fruits sont placés en devanture. L’envie de faire une bêtise me prend, je vole un belle pomme jaune, la donne à ma soeur et nous voila détallant comme des lapins pour nous éloigner rapidement.La petite croque le fruit à pleine dents et essaie de me le donner. Je le refuse et lui fait croire qu’elle va aller en prison pour vol….elle pleure…comme toutes les filles de cet âge…
Notre retour fut angoissant…pour elle. Chaque carrefour étant gardé par un agent de ville assurant la circulation, il nous fallait faire un détour pour ne pas être vus et reconnus comme voleurs…le pire, c’est qu’elle a cru que notre père irait en prison à sa place!!!…c’est certainement pour ça qu’elle pleurait…
Encore une fois, comme pour le cinéma, elle n’a pas « vendu la mèche » et maintenant il y a prescription…on pouvait bien le raconter…cette histoire de famille...

Mon père...

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Je m'étais promis d'écrire un jour un témoignage sur le travail de mon père...l'écrire et le décrire...J'ai eu mon métier de militaire, mais lui avait un beau métier également ....
Après son passage de 6 ans à Villers Cotterêts comme gazier, mon père a été affecté à Guise comme électricien ( c'était le début de la mixité EDF/GDF).
Ces hommes de l'EDF avaient un métier d'hommes, dur et exigeant...le courant c'était sacré que ce soit pour que le petit puisse regarder sa télévision ou pour les grands agriculteurs afin que leurs exploitations fonctionnent.
Mon père avait la notion du service public et il était au service du public...il le disait souvent...tout le monde doit avoir son gaz et son électricité...on ne laisse pas les gens sans "jus"
 J'allais parfois avec mon père la nuit lors des dépannages...je me souviens comment Roger le collègue de mon père montait au poteau la nuit...Mon père lui, entrait dans le poste 63000 ... c'était un grand transformateur et à l'intérieur des gros disjoncteur qu'il remontait à deux mains...ce qui déclenchait des étincelles !!!
Dans la pièce il y avait un lit ...pour les nuits d'orage ou l'agent devait veiller sur le transformateur...
J'allais avec mon père pour qu'il sente que je comprenais son métier et pour lui monter qu'il n'était pas seul.
Je pense souvent à ces instants privilégiés de nos courses à l'électricité...il y avait entre nous deux comme une connivence ...
Des années plus tard, je passais mes nuits sur le terrain moi aussi....pas pour le même métier...une fois j'ai effectué un exercice terrain libre dans la région de Rouen...ma mission était trésorier du poste de sécurité et réparation...(PSR)je devais intervenir pour chaque dégât causé à des tiers ou des édifices publiques par les unités militaires....j'arrivais avec le carnet de chèques et je payais les travaux ... la nuit j'étais sous une tente avec un téléphone...et, comme mon père, je devais partir à chaque alerte pour faire réparer les dégâts...et là je pensais à lui...
Nous avons tous eu des métiers qui nous ont bien occupés...mais les gars de l'EDF ...quel métier !!!

dimanche 21 septembre 2014

Ma soeur et le petit frère...

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C'est beau une petite famille ...le père...la mère et les quatre enfants...une fille et trois garçons...Nous avons été bien élevés...notre mère était toujours disponible aux moments importants de la vie quotidienne comme aux grands moments de notre vie. Les tâches étaient réparties. Chacun connaissait les siennes et savait aussi où étaient les limites... 
J'ai des petites anecdotes à raconter sur notre petite vie de famille ...je ne pense pas raconter de secrets...de famille...
Quand je dis les tâches, c'est bien de cela qu'il s'agissait car nous voulions aider nos parents. Je ne me souviens plus de celles de mes petits frères, mais je je me souviens d'une des miennes ...la vaisselle du soir avec ma soeur...un poème...ça se terminait parfois par un coup de poêle à frire sur la tête...pour rire... ça ne lui faisait pas mal...je dosais... On en parle encore en riant...ça se passait dans la petite maison de l'usine à gaz ...
Une autre anecdote à raconter...j'espère que je ne me tromperais pas...après tant d'années...
Ma soeur, en allant à l'école était chargée d'accompagner par la même occasion mon petit frère à la maternelle...
Un jour, le petit frère arrivé sur la place face à l'école a refusé d'entrer...ma soeur fut partagée entre deux sentiments, son retard en classe et le petit  frère dehors...elle lui a donc dit qu'elle le laissait sur la place tout seul, pensant que le gamin irait de lui même dans son école...elle est partie à l'école des filles. Arrivée en classe, elle a pris conscience que peut être son frère était tout seul sur la place Lesur pour affronter d'énormes dangers...elle s'est mise à pleurer et expliqua la situation à sa maitresse. L'institutrice la laissa sortir pour aller voir si le petit était bien à la maternelle...il y était !!! malin le petit capricieux avait été très heureux de faire peur à sa grande soeur...
Mettez vous à la place d'une grande soeur qui perd son petit frère!!! un drame ...!!!
J'espère qu'elle ne m'en voudra pas d'avoir raconté cette petite histoire...Au fait c'était quel frère ? le basketteur ou le musicien ?

Aller au bout de ses rêves ....

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Je vous ai souvent parlé de Mr Berlizot mon instituteur de Villers cotterêts...j'aurais aimé être comme lui...enseignant....j'ai donc essayé d'être instituteur...Tout a commencé avec ma demande d'inscription au concours d'entrée à l'école normale. "Il rêve Francis" a pensé Monsieur le directeur du collège et il m'a fait comprendre que je n'étais déjà pas sur d'avoir mon BEPC ...alors le concours de l'école normale il ne fallait même pas y penser...je n'ai donc pas pu tenter ma chance. Mon rêve est passé...mais je suis un rêveur et je croyais en mon destin....aurais-je eu ce concours ?
J'ai eu mon BEPC ...peut importe avec quelle moyenne (on avait pas les notes) et je n'ai pas passé le concours....mais j'ai gardé la fibre de l'enseignement...et de mes rêves...
A Belfort j'ai failli quitter l'armée car je n'avais pas un emploi ou je pouvais, moi aussi, délivrer mon savoir... Pour me garder la colonel m'a fait affecter à la 11° compagnie d'Hatry qui était l'unité d'instruction et j'ai pu enseigner et instruire les jeunes recrues...
Pendant plusieurs années je leur ai enseigné le règlement militaire, le combat et beaucoup d'autres matières . Puis j'ai été affecté dans Centre d'entrainement commando ou j'étais sensé enseigner les différentes techniques de passage des obstacles... Mes chefs en ont décidé autrement...j'ai été rattrapé  par mon ancien métier d'employé de banque et j'ai été comptable au CEC.
Mais je n'avais pas dit mon dernier mot...je cherchais le moment de ma carrière où j'aurais un poste où je pourrais donner la pleine mesure de mes aspirations....Je l'ai eu ce poste !!! et j'en ai fait ce que j'avais rêvé.
A l'état major de la 10°DB j'ai été affecté à la cellule stages, concours et examen. J'étais donc chargé de l'organisation de tous les examens et concours du territoire de la division... toute la Champagne Ardenne... j'étais également responsable des inscriptions aux différents stages que l'armée pouvait offrir. J'étais  responsable de l'enseignement de 9000 hommes. J'avais des relais dans chacun des 9 régiments dont nous avions la charge... j'étais  souvent sur les routes et dans des réunions interminables pour toutes les organisations d'examens...je prenais les ordres à Paris et j'organisais des épreuves comme les concours d'entrée aux écoles d'officiers ou les examens des sous officiers pour monter en grade.
Comme mon général voulait que ses soldats réussissent leurs examens j'organisais des périodes bloquées... Pour le concours d'entrée à Coëtquidan je montais un lycée éphémère dans une enceinte militaire de Mourmelon avec des professeurs choisis parmi les appelés qui étaient déjà professeurs dans le civil. Ce lycée était organisé en 4 classes.... une par option .... maths, histoire-géo, sciences et technologique... les cours duraient une quinzaine à l'issue de laquelle était organisé un concours blanc. Pour moi cela représentait deux mois de travail de préparation...là j'étais dans mon élément. Chaque catégorie de militaire avait ses examens et j'organisais des examens blancs pour tous.... un au début de la préparation pour le constat de démarrage(tu ne sais rien, donc bosse!) ... un au milieu pour voir l'évolution et un en fin de période une semaine avant l'examen réel que j'organisais bien entendu... avec les copies anonymes et les sujets que je recevais de Paris qui étaient scellées et enfermées dans mon coffre.
Voila j'ai fait ça six années durant.... au début j'étais chef de cellule...et au vu des travaux à réaliser mes chefs ont modifié la structure de l'organisation de l'état major et je suis devenu chef de la section stages et non plus cellule donc j'étais mon propre chef! Un chef de section dans un état major de division est un officier (de capitaine à lieutenant colonel)...les résultats ont suivi.... 90% de réussite aux concours et examens pour la 10°DB !!!
Puis est venue la réorganisation de l'armée de terre et mon poste a été supprimé...les régiments devaient préparer eux même leurs candidats et l'organisation des concours et examens était devenue la responsabilité des régions.... et moi ? j'ai été muté pour un emploi de simulation opérationnelle ....

samedi 20 septembre 2014

Scènes de la vie ordinaire à Mostar

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Lors de notre vie nous avons à régler des situations délicates... je vais vous en raconter une ...de Mostar...

J'étais  président des sous officiers et je devais veiller à ce que des querelles sans importance ne dégénèrent et surtout qu'elles ne soient pas ébruitée auprès du commandement car les problèmes se soldaient en général par un vol dit bleu ce qui voulait dire expulsion manu militari du territoire avec toutes les conséquences disciplinaires qui s'ensuivaient...Un jour donc, une femme adjudant de la marine nationale est venue me voir au Centre Opérationel pour se plaindre d'un adjudant de l'armée de terre qui l'aurait insulté un soir....Nous logions dans des petites baraques dits Corimec et ces petites baraques se touchaient presque et les bruits de nuit étaient amplifiés...l'homme avait fait fonctionner sa chaine HI FI trop fort ce qui empêchait l'adjudant féminin de dormir...elle est allée lui demander de baisser le son et l'homme lui aurait répondu en des termes assez crus...
J'ai dit à la femme que je m'occupais de l'affaire ...apparemment elle ne m'a pas cru car elle est allée se plaindre au commandant de la base...ce dernier a donc convoqué l'adjudant masculin pour le punir.
J'étais donc avec l'adjudant quand il s'est présenté au colonel commandant la base...ce dernier m'a reçu en privé et je lui ai expliqué que je réglais le problème à mon niveau...que c'était une affaire de sous officiers et pas un problème d'officiers...
Nous nous sommes donc entendus sur le fait que je m'occupais de tout et que si le problème n'était pas réglé l'adjudant serait sévèrement puni. J'ai demandé à l'adjudant de m'accompagner chez la jeune femme de la marine pour qu'il s'excuse...il n'a pas dit oui tout de suite, il estimait que c'était elle qui l'avait agressé verbalement le soir...j'ai du le persuader ...il a "fait un nœud à son mouchoir" comme on dit, et s'est excusé....la jeune femme toute contente nous a offert un café et quand j'ai quitté Mostar, ces deux là étaient les meilleurs amis du monde....la marine et l'armée de terre ont fait ami-ami!!!
Entre parenthèse, pendant ce temps là mon travail au centre opérationnel prenait du retard...mais c'était pour la bonne cause....

vendredi 19 septembre 2014

Le terrain ...y a rien de meilleur !

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Ma vie militaire a été intense et riche en expériences diverses.... de mes origines bancaire l'armée a fait de moi un comptable ...J'étais donc condamné à avoir des postes de comptable ou de gestionnaire à cause de mon ancien emploi d'employé de banque à la Société Générale de Guise. Que ce soit à Margival, Noyon ou Folembray j'ai été comptable et gestionnaire.
Arrivé à Baden Baden, j'étais rédacteur au bureau Finances Budget de l'état major du Corps d'Armée. J'avais donc un emploi au sommet de la fonction financière militaire. J'aurais pu me contenter de gérer les économies d'énergies des forces françaises en Allemagne mais le terrain et l'instruction me manquait terriblement !
Un jour (jean michel va rire...lui qui me surnommait "la fouine") je suis tombé "par hasard" sur un message intéressant... (j'étais toujours dans les secrétariats à l'affut du moindre renseignement...je fouinais ). Le message était une demande de volontariat d'un cadre pour occuper pendant un mois le poste de chef de peloton à l'escadron d'instruction du 20°Régiment du train de Baden. Cette occasion était trop belle pour moi... je suis allé voir mon colonel pour me porter volontaire. Et c'est comme ça que j'ai refait pendant un mois les classes aux appelés du contingent. Et je vous prie de croire que je me suis éclaté... Entre le chant, les sorties terrain pour l'apprentissage du combat et les séances de parcours du combattant ... je me suis donné à fond alors que mes camarades de l'état major se demandaient ce qui me faisait bien courir au lieu de rester "planqué" dans mon bureau à compter les kwh des régiments !
Une belle période pour moi qui m'a ramené en pensée vers mon ancien régiment de Belfort.
Trop courte ...un mois seulement ... et je suis retourné dans mon bureau et mes KWH .... (pour un fils d'agent EDF ...normal )

jeudi 18 septembre 2014

Une belle petite famille...

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L'adolescence est une période de la vie dont nous nous souvenons toute notre vie...j'entends encore nos rires dans la maison de l'usine à gaz...les petits (le basketteur et le musicien) s'amusaient à faire crier leur soeur...je laissais les trois "s'amuser"...Ma soeur aimait beaucoup ses frères et ils lui rendaient bien...Elle était un exemple à suivre dans le sérieux qu'elle mettait dans ses études...
C'était chaque mois un bonheur quand elle ramenait son carnet de notes...moi, dans le coin de mon esprit, je me faisais tout petit, car mes résultats étaient loin de valoir les siens ! J'étais heureux pour elle car elle méritait ses notes au vu de ce qu'elle travaillait à la maison. Il fallait simplement qu'on ne fasse pas de comparaisons car là j'étais mal !
Elle a toujours bien travaillé et elle a réussi. 
J'ai été militaire. C'était  un voeux de jeunesse. Elle a continué ses études, le bac puis 4 années après le bac pour être assistante sociale à l'éducation nationale...un beau métier, un métier à vocation comme le mien.
Cet été elle a pris une retraite bien méritée...ce doit être dur de s'occuper des autres en permanence et de ne pas perdre de vue sa famille ... Quand je l'évoque je pense à "Pause café" Véronique Jannot dans le feuilleton titre... chaque fois que je vois cette actrice je pense à ma soeur.
Vous savez donc beaucoup de chose de notre petite famille de l'usine à gaz ...La maison que nous habitions est vide aujourd'hui d'après les renseignements que j'ai...mais dans mon coeur elle est toujours habitée par notre mémoire, par nos souvenirs...j'y vois le musicien espiègle faire courir sa grande soeur...je vois le basketteur  (on l'appelait "gros bill entre nous à Villers) qui ne s'en laisse pas compter...je vois mon père et ma mère regarder leurs enfants jouer ...c'est beau les souvenirs...
Alors quand vous passerez un jour devant une usine à gaz, n'oubliez pas de regarder si vous ne voyez pas un musicien et un basketteur faire courir une assistant sociale !!!

mercredi 17 septembre 2014

Les voyages de Clémence

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Voici une belle histoire que j'avais lue sur France Soir.fr quand ce journal existait encore
J'avais parlé de Clémence dans un de mes blogs.... elle l'a su...


Aller au contact des gens pour leur donner l’envie d’écrire et de lire, telle est l’aventure que Clémence de Villecourt va vivre à bord de sa roulotte. …

Clémence de Villecourt  est partie de Quimper à bord de sa roulotte pour un périple de 650 km à travers la Bretagne. Quidam, le cheval de trait, et Capitaine Némo, le meneur d’attelage, l’accompagnent dans cette balade culturelle. Depuis deux ans, la jeune femme de Concarneau prépare son voyage avec son association Le Sabot et la plume. L’objectif est de donner aux gens le goût de l’écriture et de la lecture.
 Tout au long de son périple qui durera quatre mois, Clémence de Villecourt va vivre, manger et dormir dans sa roulotte. Elle empruntera les voies communales et les petits sentiers. « Dans chaque endroit où nous sommes attendus, il est prévu de proposer aux gens qui ont rejoint la roulotte de venir visiter avec nous un monument du patrimoine de leur ville. » Tous les 100 km les lettres seront déposées dans les bibliothèques ou dans des maisons de retraite. « Les personnes âgées seront heureuses qu’on leur fasse un peu de lecture et elles apprendront des choses sur des villes qu’elles ne connaissent pas. »
Voila une belle histoire…si vous la voyez.....dites lui que j’ai parlé d’elle dans mon blog….


Voila Clémence m'a écrit ...on lui a donc parlé de moi au cours de ses voyages...

Francis,

La roulotte a terminé son voyage le 18 août, et l’équipage est revenu indemne, les yeux cernés et la mémoire remplie de souvenirs…
Un premier voyage conduit à un 2ème voyage, puis, naturellement à un 3ème voyage…
2010 : Le Tour de l’Ile Maurice en roulotte et en 30 jours.
2011 : Douarnenez/Paris en roulotte et en 133 jours.

Alors, nos chemins vont-ils se croiser ?

Merci à votre initiative, à la fraîcheur de votre blog et ceux qui l’animent…
A bientôt, je l’espère,
CLémence

Clémence continue à voyager...un jour elle passera peut être par Villers cotterêts... on ne sait jamais ....

Allez la voir sur son blog...Cliquez...
http://www.lesabotetlaplume.blogspot.com/


Le clown du square...elle n'était pas là ?

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C’est dimanche, depuis plus de quinze jours que je me prépare, le grand jour est enfin arrivé. Je vais tenir mon stand à la kermesse des vieux au square du jeu de paume..... C’est le lieu de toutes les rencontres. Qu’elles soient sportives ou amoureuses. Certains viennent y jouer au tennis, comme avant on y jouait au jeu de paume. D’autres viennent regarder distraitement attendant leur rendez vous galant.
On voit des amoureux s'embrasser derrière les arbustes....
 Et enfin  des jeunes hommes comme moi y font le pitre pour attirer les badauds de la kermesse. Je suis habillé en clown et je tourne la roue de la fortune…fortune?, non! les gains sont de l’ordre de la bouteille de rosé pour les adultes et des gâteaux pour les enfants. Mais chaque perdant a un porte clés que je suis allé démarcher chez les commerçants de la ville. Le soir, le clown est triste, il n’a plus de lots, plus personne pour regarder ses facéties et personne à aimer… C’est sûr, elle est venue, mais déguisé comme ça, elle ne m’a pas reconnue…
C’était mon square, de jeux, d’amour et d’ espoirs…Le square du jeu de paume.....mon square...

Elle m'a écrit... cette phrase... je la garde en mémoire sur mon cœur ...
« Nos chemins devaient être différents mais tu seras celui de ma mémoire » (MS)

Elle s'est souvenu...

14 juillet chez l'ambassadeur...à Sarajevo !

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Je vous avais raconté que j'avais été invité à la Garden partie de l'Elysée le 14 juillet 1997 par Monsieur et Madame Chirac....L'année suivante j'ai été invité le 14 juillet par l'ambassadeur de Bosnie à un apéritif dinatoire.
J'étais donc président des sous officiers de la DMNSE (Division Multinationale Sud Est) de Mostar... et pour la fête nationale j'ai eu le plaisir de recevoir un carton d'invitation de la part de l'ambassadeur de Bosnie et de son épouse.
Comment aller de Mostar à Sarajevo ?
Je n'ai pas eu à chercher longtemps ...le général commandant la DMNSE m'a fait savoir par son cabinet que j'étais convié à effectuer le voyage avec lui dans son hélicoptère. Bonne pioche ! Une demi heure d'hélico à la place de 3 heures de véhicule blindé avec tous les risques que ça comporte... le chemin est sinueux, dangereux et plein de pièges (mines ou autres) L'hélicoptère peut lui aussi prendre un missile mais nos pilotes sont aguerris et ils connaissent leur métier en la matière...donc moins de risques ...l'itinéraire est étudié ! Il serait dommage de sa faire "flinguer" pour aller boire un coup avec monsieur l'ambassadeur...
L'hélicoptère s'est donc posé sur l'aéroport de Sarajevo, une voiture nous attendait pour nous emmener en ville . Le général, ses gardes du corps et moi avons fait une petite visite de Sarajevo en attendant l'heure de l'apéritif. Puis la voiture nous a conduit jusqu'au lieu de rendez vous....c'était un grand restaurant à la sortie de la ville appelé "La Piscine" (il y avait une piscine dans la cour). Nous avons fait la queue pour pouvoir présenter nos respects à l'ambassadeur et son épouse.... puis cette formalité accomplie, à nous le champagne et les taosts !!!
Soudain j'entends dans mon dos quelqu'un crier "MAJOR!!!" je me retourne et je vois mon ancien général de Chalons qui fonce sur moi me fait l'accolade en m'appelant son frère d'armes. Content mais surpris de cet accueil chaleureux. Le général était en poste à Sarajevo .... il était le numéro 2 de l'OTAN en Bosnie. Il m'a entrainé vers l'ambassadeur et son épouse pour me présenter à eux. Leur accueil fut très chaleureux....et nous avons discuté longuement de notre travail de militaire à Mostar.
Il faisait nuit et il a fallu repartir ... prendre l'hélicoptère pour Mostar.
C'était la première fois (encore une première fois!) que je prenais l'hélicoptère de nuit .... ça fait drôle...pas un bruit... le noir le plus complet...on se demande comment les pilotes arrivent à piloter sans rien voir à l'aveuglette... ça m'a paru long !
Et ce fut le retour à la base ... pour finir le travail  de la journée ... il y a toujours à faire dans un Centre Opérationnel !
Encore un beau 14 juillet ....

mardi 16 septembre 2014

Coupure d'électricité sur Villers Cotterêts

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ACTU / Si vous habitez Villers-Cotterêts, cette info pourrait vous intéresser. Des coupures de courant sont prévues ce vendredi entre 9h et midi. Plusieurs habi...tations sont concernées : rue Maurice Bourdon, route de Dampleux, rue Carnot ou encore avenue Paul Doumer. Pour plus de renseignements, c'est ici : http://www.mairie-villerscotterets.fr/actualiteDetail.asp?num=965 ‪#‎coupures‬ ‪#‎électricité‬ ‪#‎VillersCotterêts‬ L’électricité sera coupée pour réaliser des travaux sur le réseau.

La chanteuse dans ma mémoire

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Je suis sur cette photo... devant, en bas accroupi à l'extrême droite...elle est derrière moi...

Vous avez l'habitude maintenant de lire les portraits de personnes qui ont fait ma jeunesse...
Je dois vous parler aujourd'hui de ma chanteuse préférée de l'époque...
Je ne sais pas si elle se souviens de moi mais elle doit savoir que moi je me souviens bien d'elle ...Giselle chantait superbement à la chorale...elle avait un timbre de voix particulier qu'on retrouve chez les cantatrices...elle aurait d'ailleurs dû tenter le solo...je suis certain qu'elle aurait eu du succès. Sa voix dépassait parfois les voix du cœur ...La chorale était celle de Gisèle et nous encadrions sa voix, nous chantions en fonction de sa voix...pas simple ...Gisèle était vendeuse dans un magasin de lingerie...je ne me souviens plus du nom de l'enseigne...je me souviens très bien de l'emplacement...aujourd'hui elle n'existe plus ....
Elle était jolie...blonde aux cheveux courts...ses yeux bleus pétillaient comme son cœur et sa voix ....
Gisèle et moi avons eu une belle petite aventure...très courte... je l'ai ai encore en mémoire....je ne pense pas qu'elle ait été amoureuse de moi...j'étais très jeune ....trop trop jeune pour elle...moi je l'ai aimé de tout mon coeur...et quand elle m'a dit qu'elle avait quelqu'un d'autre, je ne l'ai pas crue. J'étais  bien trop jeune et je pense qu'elle ne voulait pas d'ennuis avec mes parents ...C'était une femme, j'étais un gosse...
Je n'ai jamais revu Gisèle...j'espère qu'elle est heureuse.

Portait de ma voiture...

hebergement d'image Jusqu'à présent je vous ai dressé des portraits de personnes...j'espère qu'il y en aura d'autres encore sur ce blog... aujourd'hui je vais vous parler d'une chose...enfin ...une chose...une voiture...ma voiture...Il faut que je vous raconte comment j'ai eu cette voiture !
J'avais passé mon permis de conduire à 18 ans à l'armée (à Carpiagne). Facile à l'époque, sur une piste ronde, seul dans une jeep ...tout le long du parcours il y avait des panneaux "passez en seconde, passez en troisième ...rétrogradez..." devant chaque panneau un homme écoutait si vous faisiez craquer la boite de vitesse...simple de conduire comme ça!!!
Enfin j'ai obtenu mon permis...mais il me fallait attendre d'avoir 21 ans pour acheter une voiture...à l'époque 21 ans c'était la majorité. J'avais donc, à 20 ans, jeté mon dévolu sur une superbe Aronde Simca... Mais mon père avait décidé (avec raison) que ma première voiture serait une 2ch !
Un jour je l'ai eu au téléphone et il m'a dit qu'il m'avait trouvé une décapotable...j'avais hâte de découvrir ma décapotable. Elle était à Charleville et c'est Bernard mon oncle qui m'a fait faire le tour du quartier avec pour savoir si je conduisais bien et si j'étais capable de la ramener à Belfort. Le test fut concluant et je suis donc reparti avec ma belle décapotable à Belfort ! Heureusement que c'était une 2ch car aux environ d'Epinal dans une descente j'ai mal anticipé un virage et la voiture s'est penchée vers le ravin mais elle a tenue la route ....ouf !
Quant à l'Aronde, elle a été achetée par une sergent de mon escadron (Saint Martin) et elle a terminé peu de temps après dans un fossé moteur cassé!!! Merci Papa !
La voiture est restée dans la cour de l'usine à gaz pendant les 3 mois que j'ai passé à Mont Louis dans les Pyrénées pour mon stage de moniteur commando...Mon père  en a profité pour la repeindre... Elle était comme neuve quand je l'ai retrouvée...
A Belfort j'en ai fait des promenades à ...Mulhouse, Colmar, Le Ballon d'Alsace etc... j'étais souvent avec mon camarade Daniel Marcelin ... Enfin je l'ai vendue avant de partir de Belfort à l'Adjudant chef Fioux (Roger) ...il a du d'ailleurs retrouver ma carte d'identité dedans car je pense l'avoir oubliée dans la 2 ch !!! Mon adjudant chef ...vous vous souvenez de moi ?
Il me fallait donc parler de ma voiture car c'est un sacré souvenir... j'ai aussi sillonné yous les environs de mon enfance avec....lors de mes permissions.
Même Villers Cotterêts a vu ma 2CV ... je suis venu m'y balader dans la rue Beauséjour pour la montrer à Mr et Mme Roy...

J'aurais aimé pouvoir leur parler ...

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Ma carrière militaire a été très dense en rencontres ... le premier homme que j'ai vu en vrai (je ne l'avais vu qu'à la télévision) fut le Général De gaulle ...au 14 juillet 1968 (oui j'ai défilé ce 14 juillet sur les champs Elysées) et je l'ai vu quand je suis passé devant lui avec mon char AMX13 .... il était blanc ... très blanc...ça m'a fait tout drôle...Puis au cours de ma carrière j'ai côtoyé des ministres et des hommes célèbres et à chaque fois j'ai fait preuve de timidité ...ne me mettant jamais en avant...j'étais simplement content de les voir... j'ai trouvé que les hommes politiques avaient l'air inquiets et préoccupés... comme monsieur Juppé qui était premier ministre quand j'étais près de lui à Montlhéry... Seul monsieur Philippe Seguin avec lequel j'ai bu une bière dans les jardins de l'Elysée m'a paru détendu. Je me souviens aussi du Général de boissieu(le gendre du Général de gaulle) que j'ai souvent croisé ...qu'il soit en fonction (CEMAT) ou en deuxième section (c'est la position des généraux qui ne sont plus sous les armes) il a toujours eu un mot gentil à mon égard à chaque fois que nous nous sommes rencontrés.
Et il y a les généraux que j'ai connu jeunes officiers alors que moi j'étais jeune soldat...
Au 35°RI à Belfort, j'étais au 2° escadron et dans notre bâtiment il y avait la 1° compagnie du régiment... Cette compagnie était commandée par le colonel Mercier secondé par le lieutenant Patois. J'étais jeune soldat engagé donc invisible ...noyé dans la masse...Ma surprise fut grande quand j'ai vu arriver le Général Patois pour prendre le commandement de la 10° Division Blindée dans laquelle j'étais rédacteur à l'état major. Bien sur le général ne m'a pas reconnu puisqu'à Belfort j'étais noyé dans la masse...il m'a fallu deux ans de travail à ses côtés pour lui avouer que je l'avais côtoyé à Belfort... surpris il m'a dit que j'aurais du le prévenir avant. Et il m'a dit aussi "alors tu as vu les conneries que j'avais faites ...et tu as vu ça ne m'a pas empêché d'être général !" Un grand souvenir de ces années de travail sous ses ordres.
En 1998 j'étais donc président des sous officiers à Mostar... et à ce titre j'ai été invité à un repas avec le Chef d'Etat Major de l'Armée de Terre qui rendait visite aux soldats de la DMNSE. Je connaissais ce général... c'était le général Mercier que j'avais connu capitaine à Belfort... au repas j'étais assis face à lui...et c'est là que j'ai maudit ma timidité...la discussion n'a tourné qu'autour de banalités ... nous étions depuis 3 mois dans ce camps et le temps nous paraissait long et notre retour à "la maison" occupait  nos esprits... le général était surpris que nous ne lui posions pas de questions... nous étions des hommes aguerris forts de plusieurs années de carrière et nos sentiments étaient tournés vers la réussite de notre mission dans les meilleures conditions...nous avions les meilleures conditions donc pas de problèmes... dans la discussion une phrase était sur ma langue mais je ne l'ai pas sortie...je voulais lui dire que (comme le général Patois) je l'avais connu à Belfort...je suis certain qu'il en aurait été content ...mais ma timidité m'a empêché de prononcer cette phrase... je ne l'ai plus jamais revu...un grand homme ...petit par la taille mais grand dans l'esprit militaire.
Il y a un officier que j'aurais aimé revoir mais je n'ai pas eu cette chance... c'est mon chef de corps de Belfort le général Imbot...il a terminé chef des services de renseignement... mais je sais qu'il m'a suivi toute ma carrière...j'en ai eu des échos...

lundi 15 septembre 2014

"Retiens la nuit"

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Un peu de poésie...
 
Il est des lieux dont on se souviendra toute notre vie...Ce lieu se trouve dans le pays de Monsieur Godin....
C'est un petit jardin, en haut de la rue qui mène à l'usine. On y entre par une petite porte en fer forgée. C'est l'endroit secret des amoureux de la nature…des amoureux tout court.

Combien de couples se sont créés ici? C'est un jardin d'agrément ou chaque banc a une histoire. C'est là que j'ai donné mon premier baiser et c'est certainement là que les amoureux de ce lieux l'on fait aussi.

Le soir, à la nuit tombée, nuit étoilée, dans la pénombre de la hutte en bois au toit de chaume ou du kiosque à musique qui a gardé tout son charme…de 1860…

Les allées montent, le chemin est accidenté….Les amoureux s'aiment et se cachent ici. Retiens ta nuit comme j'ai retenu la mienne et viens me rejoindre en toute amitié au jardin du haut. Toi tu sais ou il se trouve….ce jardin du haut…je t'y attends…

Marchons doucement, côte à côte, au milieu des fleurs, des couleurs et des senteurs. Parlons nous simplement…et asseyons nous sur ce banc…et parlons…Je t'en supplie…retiens ta nuit….

Tu dois me voir Daniel ...

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Nous avons passé une partie de notre enfance à Villers-Cotterêts, une partie de notre adolescence à Guise et enfin la suite de notre amitié à Charleville Mézières...de par leur métier, nos pères ont été mutés dans les mêmes ville. Le père de Daniel a terminé sa carrière dans la ville ou mes parents et moi étions nés... forcément ça crée des liens...Je suis encore triste à l'idée d'évoquer mon ami Daniel...son père Jacques travaillait à l'EDF avec le mien...a Villers nous nous voyions chez nos parents (nous étions très jeunes)...A Guise nous allions au collège ensemble et nous restions souvent dans des endroits discrets à discuter et à nous raconter...nos aventures...on se parlait derrière la Poste de Guise...il me disait " celui qui touche à ma sœur je lui casse la figure" il était grand et impressionnant... C'est pour cette raison que je n'ai jamais essayé avec sa sœur Evelyne...on ne sait jamais...
Puis un jour Jacques a été muté à Charleville... Daniel et sa sœur ont suivi bien sur...
Je me suis bien ennuyé de Daniel quand il est parti... la vie du collège  de la place Lesur n'était plus la même sans lui!!!
A Charleville, je l'ai revu souvent...je suis même allé lui rendre visite au 3° Régiment de Génie ou il effectuait son service militaire. ...puis lors de mes permissions j'allais souvent chez lui ou je bavardais longuement avec sa mère Huguette...et Evelyne ...
Je jouais au ping pong avec lui dans une petite salle située près de son domicile.
Puis la vie nous a séparé...je revenais moins souvent à Charleville...lui avait son métier de motard... moi le mien de militaire...
J'ai appris un jour qu'il était décédé dans un accident...ça m'a fait mal de l'apprendre...j'ai pensé à ses parents...à sa sœur...à son épouse dont j'avais fait la connaissance à Charleville... et à lui ...Daniel au ciel...tu dois me voir... Daniel... tu sais que je pense souvent à toi...
Je ne sais pas si Jacques et Huguette sont encore vivants...si  oui qu'ils sachent que Daniel était mon meilleur ami... à Evelyne j'adresse mon meilleur souvenir...

LES ENFANTS DU MONT IGMAN

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Souvenez vous...à l'école nous avions des cours d'instruction civique...J'étais toujours très attentif aux différents messages que nous dispensait notre instituteur...et je peux dire que beaucoup de ces pensées... la camaraderie...le respect...l'aide aux plus démunis...la solidarité...c'est resté gravé dans ma mémoire et j'ai eu l'occasion, lors de ma vie militaire, de mettre en pratique ces cours....Rajovac (Bosnie)...le commissaire m'appelle pour que je le rejoigne dans son bureau...
"Major, mission aujourd'hui pour vous...aide humanitaire"
Je savais que nous devions chacun, au moins une fois dans notre mandat effectuer une mission d'aide aux plus démunis...j'en ai effectué plusieurs...une bonne façon de mettre en pratique le cours d'instruction civique de l'école...
Ma mission du jour, aller sur le mont Igman et bien au delà, à la frontière serbe, rencontrer des bosniaques ayant besoin de vivres ...dans les montagnes ils ont faim et nous, militaires français nous leur apportions nos rations...j'ouvre une parenthèse : les rations de combat militaire françaises sont connues dans le monde entier...les militaires des autres nations nous les envie car elles sont complètes du point de vue nutritif... alors vous pensez que les bosniaques raffolaient de nos rations...
Ces rations que nous donnions étaient nos rations que nous ne mangions pas pour, justement, pouvoir les distribuer aux habitants bosniaques. A la place des rations, nous nous achetions des vivres avec nos propres deniers et nous collections les rations du bataillon pour, une fois par semaine, les distribuer dans la montagne...
Le commissaire m'avait également indiqué un village dans lequel il y avait beaucoup d'enfants...c'est là bas que j'ai décidé d'aller...voyage périlleux, car nous étions en zone sensible...J'étais donc accompagné... d'un garde du corps (Jeannot) ...Jeannot, si tu me lis...souviens toi.....
Pour faire plaisir aux enfants, je suis allé au foyer du soldat pour leur acheter des friandises...le gérant ne m'a pas fait payer...il m'a donné un gros sac plein de Twix (les deux doigts coupe faim) qui arrivaient en date limite de vente...encore bons mais plus vendables...
Vous ne pouvez pas imaginer le plaisir que j'ai eu à distribuer ces friandises aux enfants et les rations aux parents...j'ai vu des visages d'enfants s'éclairer, des yeux se mouiller, des sourires de gentillesse...pas de merci, je n'en voulais pas...simplement un sourire et un salut...ils ont accompagné mon véhicule en courant jusqu'à la sortie du village pour me dire au revoir...quel plaisir de voir ces enfants agiter un drapeau français...
Alors quand vous mangerez un "deux doigts coupe faim" pensez à ces enfants qui m'attendaient dans la montagne....Ils vivaient comme nos ancêtres au moyen age...une seule pièce au sol en terre battue avec les animaux dans la maison...les animaux donnent la chaleur....et moi leur ai donné des twix.... C'était ma chaleur à moi.........

dimanche 14 septembre 2014

Mes emplois à l'Etat Major

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A l'état major de la 10°DB j'ai été affecté à la cellule stages, concours et examen. J'étais donc chargé de l'organisation de tous les examens et concours du territoire de la division... toute la Champagne Ardenne... j'étais également r esponsable des inscriptions aux différents stages que l'armée pouvait offrir. J'étais  responsable de l'enseignement de 9000 hommes. J'avais des relais dans chacun des 9 régiments dont nous avions la charge... j'étais  souvent sur les routes et dans des réunions interminables pour toutes les organisations d'examens...je prenais les ordres à Paris et j'organisais des épreuves comme les concours d'entrée aux écoles d'officiers ou les examens des sous officiers pour monter en grade. Comme mon général voulait que ses soldats réussissent leurs examens j'organisais des périodes bloquées... Pour le concours d'entrée à Coëtquidan je montais un lycée éphémère dans une enceinte militaire de Mourmelon avec des professeurs choisis parmi les appelés qui étaient déjà professeurs dans le civil. Ce lycée était organisé en 4 classes.... une par option .... maths, histoire-géo, sciences et technologique... les cours duraient une quinzaine à l'issue de laquelle était organisé un concours blanc. Pour moi cela représentait deux mois de travail de préparation...là j'étais dans mon élément. Chaque catégorie de militaire avait ses examens et j'organisais des examens blancs pour tous.... un au début de la préparation pour le constat de démarrage(tu ne sais rien, donc bosse!) ... un au milieu pour voir l'évolution et un en fin de période une semaine avant l'examen réel que j'organisais bien entendu... avec les copies anonymes et les sujets que je recevais de Paris qui étaient scellées et enfermées dans mon coffre.
Voila j'ai fait ça six années durant.... au début j'étais chef de cellule...et au vu des travaux à réaliser mes chefs ont modifié la structure de l'organisation de l'état major et je suis devenu chef de la section stages et non plus cellule donc j'étais mon propre chef! Un chef de section dans un état major de division est un officier (de capitaine à lieutenant colonel)...les résultats ont suivi.... 90% de réussite aux concours et examens pour la 10°DB !!!
Comme quoi un petit sorti d'une petite école de Villers Cotterêts peut faire honneur à ses anciens instituteurs... Connaissant mon histoire, Monsieur Berlizot aurait été content et fier...

Mon 14 juillet sur le Mont Igman

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Vous pouvez voir sur cette photo le tremplin du saut à skis ayant servi lors des jeux olympiques de Sarajevo en 1984... quand j'y suis allé en 1995, 11 ans plus tard ...tout le site olympique du mont Igman était en ruines ...bombardé et dangereux tant il y avait de mines...La mission de mon bataillon, le Batgen IFOR était justement de dépolluer le mont Igman...


Je vous ai raconté mon 14 juillet à l'Elysée...je vais vous en raconter un autre...
J'étais à Rajovac dans la banlieue de Sarajevo...
Cette fois, je n'avais pas reçu de carton d'invitation car tout ou partie du bataillon était invité à dire adieu au Chef d'Etat Major de l'Armée de Terre qui quittait l'armée active... Ses conseillers avaient organisé un petit déjeuner matinal sur le Mont Igman au dessus de Sarajevo (Ancien Site Olympique).Je connaissais la route car j'allais souvent sur le mont Igman visiter la compagnie du Génie qui était en camp là bas et qui avait pour mission la dépollution du site... (déminage).
Je vous livre ma réflexion sur ce 14 juillet particulier... faire déplacer au petit matin une grosse centaine d'hommes avec la fatigue et tous les risques que ça comporte... pour boire un café ! On aurait pu aussi bien boire ce café à la base de Rajovac ! Une, il faut acheminer tables, chaises et victuailles sur les hauteurs de Sarajevo par des chemins escarpés et dangereux.... Deux, il faut que le bataillon se lève aux aurores, s'équipe comme pour une cérémonie alors que nous sommes en opération extérieure.... Les Grands chefs parfois pensent nous faire plaisir en nous rendant visite dans nos campements mais il leur faut comprendre que pour nous les "guerriers" chaque instant de repos compte.... nous sommes soumis à diverses tensions psychologiques dues aux risques que nous prenons chaque jour dans ce métier... (rien que de passer en camion sur la "sniper avenue " de  Sarajevo vous fait monter votre tension de plusieurs degrés... et quand vous avez évité le danger, la tension retombe d'un coup... Saint Exupéry écrivait "l'action délivre de la peur" ...c'est vrai nous n'avons pas peur mais il y a une tension extrême en nous ...pas la peine d'en rajouter en nous faisant aller dans des endroit dangereux pour boire un café. (FERMEZ LE BAN)
Je suis donc monté là haut avec mon véhicule blindé... on ne sait jamais si on va sauter sur une mine... ou si le sol va se dérober sous le véhicule et nous entrainer dans le précipice.... Une parenthèse ...une semaine avant la fin de notre mandat un jeune soldat de 19 ans a vu son véhicule tomber dans un ravin... j'ai assisté à la levée du corps et je peux vous dire que j'ai pleuré en silence durant toute la cérémonie....
Nous avons donc bu notre café avec notre général ... bien contents quand même de lui avoIr dit adieu...et nous sommes redescendus dans la vallée pour une prise d'armes dans notre base... Quel 14 juillet !!!
Je vais continuer à vous raconter des histoires de ma vie militaire...mais elles seront dans le désordre...au fur et à mesure de mes souvenirs...

samedi 13 septembre 2014

Annie et moi...

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J'ai toujours aimé le cirque...depuis tout petit à Villers Cotterêts quand j'allais voir le cirque Pinder dans le parc du château...A Guise, le cirque s'installait place Lesur...et nous étions aux premiers rangs pour voir le chapiteau se monter... mon père bénéficiait de places à prix réduits... dont nous profitions...assis sur les bancs du haut ....Partout où je suis passé j'ai essayé d'aller au cirque quand il passait dans la ville... Et j'y rencontrait des personnages célèbres. A Villers, j'y avais vu chanter Gloria Lasso...mais ce qui m'a le plus impressionné, c'est le cirque Amar quand il était venu à Belfort...il se produisait sur la grande place Robespierre non loin du quartier Hatry où je travaillais...
Ce soir là j'avais pris place au bord de la piste dans un excellent fauteuil...nous avions vu "l'homme canon" IMPRESSIONNANT !!! mais le meilleur était à venir....
Nous attendions les clowns ...c'étaient Annie Fratellini et Pierre Etaix...dans leur numéro, Annie devait rendre jaloux Pierre...et pour se faire, elle s'est servie de moi...elle est venu m'embrasser gentiment me disant dans un souffle "laissez vous faire"...et la suite fut très drôle....Avant de quitter la piste, Annie m'adressa de loin un clin d'œil....elle est venue me voir à la fin du spectacle pour me remercier de ma participation....
J'ai encore en mémoire la bise d'Annie...
Je suis poursuivi par le cirque...j'ai créé un blog Cirque que je vous propose....

http://laplusgrandepistedecirquedumonde.blogspot.com/

Venez m'y voir....j'y ai mis Annie ...mais il vous faudra la trouver.....

La peur selon Saint Exupéry

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Sarajevo, j'arrive au poste d'entrée de l'aéroport...les soldats de faction me reconnaissent mais me demandent mon laissez passer quand même...les ordres sont les ordres....mon conducteur me demande "c'est quoi que vous fredonniez major?" " Grenier (c'est le nom de mon secrétaire chauffeur)c'est "Dans la vie faut pas s'en faire  la chanson de Maurice Chevalier!"
Et mon esprit repart à Villers Cotterets...mes souvenirs sont vivaces...Depuis tout jeune, à chaque occasion dans laquelle j'étais en danger, je fredonnais cette chanson...elle me donnait du courage... elle m'aidait à vaincre ma peur et me donnait l'envie d'agir...Saint Exupéry écrivait "L'action délivre de la peur"
Quand je n'avais pas appris une leçon et que l'interrogation écrite se précisait...je fredonnais "dans la vie..." et oublié le zéro de monsieur Berlizot...Quand j'ai été exclu du collège pour avoir lancé une boulette de papier sur les lunettes de la professeur d'anglais, je fredonnais cette chanson avant d'arriver à l'usine à gaz...Quand j'allais à la Poste à pied pour verser l'argent de la banque ...je chantais en moi même "dans la vie..."
Plus tard à l'armée, j'ai eu bien souvent l'occasion de me chanter ce morceau ..." toutes ces p'tites misères seront passagères..."
A Belfort, perdu de nuit dans une pinède avec mon groupe..."tout ça s'arrangera..." et ça s'était arrangé...j'ai lancé une fusée éclairant et mon lieutenant m'a guidé à la radio....
A Margival, ma première punition (un bon soldat doit toujours avoir été au moins une fois puni) m'a fait chanter à tue tête en rentrant à la maison...j'étais pourtant bien triste d'avoir été puni !
A Noyon, chaque midi à la chaine de l'ordinaire .... je me disais "pourvu qu'il y ait assez à manger pour les soldats...on s'est peut être trompé dans les quantités???" et je me chantais en voyant les plats se vider et les soldats continuer à défiler à la chaine...
Beaucoup de stress dans une vie militaire...ce stress ne doit pas se remarquer ...alors on fredonne...
Que de souvenirs reviennent à ces évocations...
De même à Rajovac (banlieue de Sarajevo)...soudain, alerte noire...un soldat de garde a été tué par arme à feu ...tout le monde doit mettre son gilet pare éclats qui pèse une tonne  (plus lourd que l'armure du chevalier Bayard) j'ai fredonné et j'ai pensé aussi à Saint Exupéry " L'action délivre de la peur" quand on est dans l'action on oublie ses peurs...."Dans la vie fait pas s'en faire..."
De même sur le Mont Igman, quand il m'a fallu armer mon PA car des terroristes étaient signalés sur mon chemin... "toutes ces petites misères seront passagères...tout ça s'arrangera..."

vendredi 12 septembre 2014

Pas de commando pour elle

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La vie était dure pour un militaire...les soldes étaient pauvres et quand on avait payé son mess pour manger il ne restait rien pour s'amuser ou prendre le train. J'avais trouvé une combine...je me portais volontaire une fois par mois pour monter une semaine de service...comme on ne payais pas les repas quand on était de semaine c'était un quart de la solde qui était ainsi économisée...La semaine plus les différentes gardes me faisaient gagner de l'argent.
Mes permissions à Guise me permettaient de revoir mes amis....
Un soir de Sainte Cécile j'ai embrassé Genèviève...sous un réverbère...Elle était jolie...belle...je ne sais pas si je lui ai dit que je l'aimais mais nous sommes restés amoureux très longtemps .....mon premier baiser à Geneviève devait sentir l'essence car n'ayant pas assez de carburant pour rentrer j'avais siphoné le réservoir (avec son accord) de Pierre.
Nous nous sommes fiancés
Et nous devions nous marier en Septembre...le 18 je crois.....
En attendant le service m'attendait à Belfort...Je revenais souvent en permission pour voir ma fiancée et j'étais heureux.
Elle était amoureuse de moi, moi d'elle mais il y avait en moi un crainte...Je ne gagnais pas beaucoup, elle était jolie, je ne savais pas si je la rendrais heureuse...Et j'oubliais ces craintes dans ses bras....
La vie va nous séparer pour quelques mois...je suis désigné pour partir au stage de moniteur commando à Collioure Mont Louis...Une expérience qui me marquera....

A mon retour, j'avais changé... je n'étais plus le même homme...la vie de commandos ça change un homme...je n'avais plus le même amour...et je savais que je n'aurais pas rendu Geneviève heureuse... j'ai rompu les fiançailles à son grand désespoir et à ce lui de ses parents...je sais qu'encore aujourd'hui elle ne m'a pas encore pardonné. Vivre heureux ou malheureux ? c'était ma question....