samedi 9 août 2014

Le monde de Francis

Depuis quelques jours je parcours les souvenirs de Francis. Je vais de l'avant, je retourne en arrière et c'est toute une vie d'enfant que je revois défiler avec plaisir… et le votre j'espère….

Un enfant ne vit pas dans le monde des adultes, il est dans le sien à lui. Il est rappelé à la vie d'adulte parfois par ses parents mais il est le plus souvent dans son univers d'enfant. Et le mien était fabuleux…Notre maison de Villers-Cotterêts possédait une immense cour, c'était mon royaume. J'y avais mon élevage, mon terrain de football, mon cheval et mes écuries.

J'élevais des escargots…chaque jour j'allais leur parler et je les nourrissais de feuilles et d'herbe que je cueillais dans un petit parterre situé devant la porte de la maison…bien souvent il y en avait un qui disparaissait mais ils avaient chacun un prénom. J'étais riche en escargots!!!. La cour était tellement immense que le terrain de football était certainement plus grand qu'un terrain réel…c'est bien pour cela qu'un jour je n'ai pas retrouvé mon ballon en cuir…J'en ai été trés peiné…en y réfléchissant aujourd'hui…je me demande, réellement encore, qui a bien pu me le chiper!

Mon cheval ne me quittait jamais, je l'avais construit moi même…un manche à balai et une ficelle…je l'enfourchais, j'allais au trot ou au galop selon mon envie…Au fond de la cour, de l'autre côté des bâtiments en briques dans lesquels personnes n'allaient..(ils ne devaient pas nous appartenir), il y avait un autre grand mur en briques rouge sur lequel poussait une vigne grimpante et, sur cette fortification se trouvait une petite ouverture carrée. Pour accéder au mur, il fallait grimper sur un talus, ce que je faisais avec mon fidèle cheval.

L'ouverture carrée m'intriguais. J'étais trop petit pour voir ce qu'il y avait derrière. J'ai donc mis des pierres pour pouvoir assouvir ma curiosité…j'ai été gâté…derrière, c'était une écurie avec un cheval dedans…je le regardais, il semblait triste. Je lui ai parlé et je suis revenu le voir le lendemain. Il paraissait toujours aussi triste…un jour je ne l'ai plus vu, un autre avait pris sa place…tout aussi triste…les animaux savent beaucoup plus de choses que nous…

Plus tard quand j'ai été un peu plus grand, j'ai compris la tristesse des chevaux de l'écurie…derrière chez nous, c'était l'abattoir de la ville….les chevaux savaient qu'ils allaient mourir….Les animaux savent beaucoup plus de choses que nous…

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