mercredi 27 août 2014

Le fol été de Myriam, 21 au bac : "Le roi m’a remis la Légion d’honneur"

INTERVIEW
On peut avoir eu la meilleure note de France au bac et appréhender la rentrée en médecine. Même après avoir eu tous les honneurs en été.
Myriam Bourhail, l’année scolaire s’est terminée de façon formidable pour vous puisque vous avez obtenu 21,03 de moyenne au bac, la meilleure note de France. Mais comment se présente la rentrée?
Je suis un peu stressée, forcément, puisque je vais intégrer la fac de médecine. Je suis convoquée mercredi (NDLR aujourd’hui) pour mon inscription. Ce n’est pas l’inscription qui me fait peur. Mais je ne sais pas comment la suite va se passer. Mes résultats n’engagent à rien. Je sais que ce ne sera pas facile, on me l’a dit. J’ai une cousine qui va passer en 3e année. Elle m’a présenté les grandes lignes de la PAES (première année commune des études de santé). Elle m’en parle déjà depuis longtemps car je sais que je veux faire médecine. On va dire qu’elle m’a initiée aux matières. J’ai des amis qui font des prépas mais elles coûtent cher.
Comment vous y préparez-vous, alors?
J’ai commencé à regarder les cours sur Internet. Mais vraiment de manière très sommaire car je travaille. Les responsables de la Caisse d’Épargne, ayant vu dans les articles que je cherchais du travail pour l’été, m’ont en effet contactée. C’est très gentil de leur part. J’étais surprise, je les remercie pour cela. Je suis donc au guichet à Villers-Cotterêts.
Et votre été? Vous n’en finissez pas avec les hommages?
C’était assez chargé. J’ai eu une invitation du président de l’Assemblée nationale et de M. Krabal (NDLR : le député de la circonscription dont Villers-Cotterêts fait partie) pour visiter le Parlement. J’étais avec mon papa mais aussi une camarade, Jeanne Marchand, et sa maman. Cette élève a également eu une très bonne note. J’étais contente d’être avec elle car on se connaît depuis le collège. Nous avons été guidés sur place et nous avons même assisté à une séance. C’était le jour où le projet pour les régions a été rendu public mais il n’a pas été évoqué dans les débats. Il a été question d’un peu de tout. C’était intéressant, ça donnait un avant-goût de la politique. Je remercie ces messieurs pour cette journée. J’ai aussi rencontré le ministre de l’Education nationale et la ministre du Droit des femmes.
Le 14-Juillet, je n’ai pas vu de personnalité, je n’ai pas rencontré François Hollande. Mon père et moi nous avons aperçus de loin, le président et Manuel Valls. C’était la première fois que nous assistions, sur place, à ce défilé. C’était très agréable.
Et ensuite, vous avez également été mise à l’honneur par le roi du Maroc ?
Oh oui, je ne m’y attendais pas du tout. Ma note a fait la une de beaucoup de journaux là-bas et, un jour, sa secrétaire m’a appelée. Nous avons été invités pendant une semaine, avec ma famille, tous frais payés, dans un superbe hôtel à Rabat, pour assister à la fête du trône.
Justement, cette année, nous n’avions pas prévu de faire le voyage alors que d’habitude nous allons chaque année au Maroc. Et j’aime bien m’y rendre. Nous sommes originaires du nord du pays, donc je ne connaissais pas la capitale. Nous avons pu visiter et une de mes tantes a fait le déplacement pour nous voir. J’ai aussi pu rencontrer de la famille sur place.
Lors de la fête du trône, j’étais très honorée. On m’avait dit que je serai décorée mais je n’y croyais pas... En fait, le roi m’a remis la Légion d’honneur. J’étais très impressionnée. Des intellectuels, décorés eux aussi, sont venus me parler : un professeur de philosophie, un ingénieur qui a déposé trente brevets dans l’aéronautique... Ça fait très plaisir d’avoir des félicitations et des encouragements de personnes qui font partie de l’élite marocaine. J’ai même rencontré la meilleure bachelière du Maroc et nous continuons à communiquer par mail. Ma mère et moi avons ensuite été invitées à dîner par l’épouse du roi. Tout cela était juste génial, inoubliable.
Comment voyez-vous votre avenir, votre vision a-t-elle changé? Celle des autres sur vous?
J’ai toujours les mêmes amis, je n’ai pas plus d’assurance qu’avant, il ne faut pas que je m’arrête à ce bon résultat. Il me redonne simplement de la motivation pour ne pas décevoir tous ces gens qui ont cru en moi.

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