jeudi 15 janvier 2015

Après l’attentat, ne pas tomber dans la psychose

SOISSONS (02). Travaillant juste à côté de « Charlie Hebdo », Alain Toison a repris le train lundi matin pour Paris. Avec un sentiment différent toutefois.
Mon deuxième choc a été mercredi soir quand j’ai quitté le travail. Je suis passé près d’une voiture rouge en allant vers la station Richard-Lenoir. J’ai vu que la station était bouclée et j’ai donc pris la suivante. Le premier, c’était d’apprendre ce qui venait de se dérouler à Charlie, sans savoir qu’ils étaient presque à côté de nous .  » Cette voiture rouge stationnée se trouve à quelques mètres de l’endroit où le policier avait été lâchement abattu par les deux terroristes. Que l’on voit sur la vidéo. D’où le choc quand Alain Toison a revu les images.Alain habite dans un petit village près de Soissons et travaille à Paris comme de nombreux Soissonnais.
Comme lui, près de 2 000 personnes effectueraient chaque jour le trajet Soissons – Paris gare du Nord. Comment réagissent-ils, surtout pour ceux comme Alain qui se sont retrouvés en plein cauchemar ? «  Je ne veux pas tomber dans la psychose mais nous en discutons entre nous. Et puis, il y a quand même quelque chose qui a changé. Notamment pour les bagages ou les colis abandonnés. Les messages sont très réguliers, beaucoup plus qu’avant.  »

Soutien des collègues américains

Revenu au bureau lundi, Alain a reçu énormément de messages de soutien de ses collègues… américains. «  Je travaille pour une entreprise américaine et l’impact a été fort là-bas. C’était touchant de les voir prendre de nos nouvelles. Avec mes collègues français, nous en avons rediscuté. Cela nous a servi d’exutoire.  »
Lundi, Alain est repassé près de l’endroit, aujourd’hui parsemé de fleurs et d’hommages au policier tué. «  On ne reste pas insensible, glisse-t-il, même si je m’y étais préparé.  » Dans le quartier où il travaille se trouve une synagogue très fréquentée. «  Dès qu’il y avait une autorité qui y venait, on le savait puisque les policiers armés qui bouclaient le quartier.  »
Là, Alain a repris son train – train quotidien (sans jeux de mots).« Vous savez, je crois que j’ai toujours autant d’appréhension en passant sous le tunnel de Vierzy (ndlr : la catastrophe ferroviaire qui avait tué 108 passagers en 1972). On sait que le risque zéro n’existe pas. Peut-être qu’il y a plus d’appréhension lorsque l’on approche de la gare du Nord ou de la banlieue. Mais encore en plus dans le RER… »
http://www.lunion.com/region/apres-l-attentat-ne-pas-tomber-dans-la-psychose-ia3b26n471860

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