Construit par Philibert de l'Orme vers 1530, le château de Villers-Cotterêts fut l'une des résidences préférées du Roi François Ier qui y venait régulièrement pour s'adonner à la chasse et à la paume. Il le baptisa même avec orgueil "Mon Plaisir".
La singularité du jeu de paume de Villers-Cotterêts tient à ce qu'il occupait une place centrale dans le château, les appartements royaux se trouvant tous agencés autour de ce court découvert dont il subsiste encore quelques vestiges.
Au XVIIIème siècle, le duc d'Orléans y fit construire un nouveau jeu de paume qui surpassait tous les jeux de paume encore en activité en France à cette époque.
Au début du XIXème siècle, le château est transformé, par décret de l'Empereur Napoléon Ier, en dépôt de mendicité de la ville de Paris, fonction qu'il a conservé jusqu'à nos jours.
Après une parenthèse longue de deux cents ans, la question du devenir de ce château et de ses jeux de paume, de sa vente éventuelle par l'Etat français ou bien de son intégration au sein des monuments nationaux, et partant de sa restauration, va donc se poser dans les prochains mois et sera suivie de près par ses défenseurs.
La place tenue par Villers-Cotterêts dans l'Histoire de France est en effet de première importance : c'est par l'ordonnance fondatrice d'août 1539 que François Ier impose l'usage du français dans tous les actes officiels et les décisions de justice du royaume. C'est cette même "ordonnance de Villers-Cotterêts" qui institue l'état civil en France, à travers la tenue des registres paroissiaux.
Mais la place du jeu de paume n'est pas moindre : si chacun connaît le Serment du Jeu de paume du 20 juin 1789, par lequel les représentants du Tiers état jurèrent solennellement de ne point se séparer sans avoir donné une Constitution à la France, il est difficile, pour nos contemporains, de mesurer l'importance réelle qu'eut ce jeu dans l'Europe du XVème et du XVIème siècle. De La Hire, compagnon d'armes de Jeanne d'Arc, capturé à Beauvais par le sire d'Offemont tandis qu'il jouait à la paume dans la cour d'une auberge, en passant par Charles d'Orléans, François Villon, Erasme, Rabelais, Charles IX qui joue au Louvre quand débute le massacre de la Saint-Barthélémy, jusqu'à Henri IV, en France, et à Henry VIII, en Angleterre, qui "chasse et rachasse" tandis que le bourreau abat sa hache sur la tête d'Anne Boleyn, tous d'adonnèrent à la paume, souvent avec ferveur, parfois avec fureur.
http://blogs.mediapart.fr/mot-cle/villers-cotterets
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire