Depuis trois ans, Sophie Fournier a quitté Air France pour devenir pâtissière. Chez elle à Vivières, elle a créé sa petite entreprise de production de macarons.
Elle a aménagé son laboratoire dans une pièce de la maison familiale, à Vivières. Sophie Fournier a créé sa micro-entreprise de production de macarons en janvier 2015. Sous le nom d’Obelias (offrande en grec ancien). Elle y fabrique elle-même, entièrement à la main, une moyenne de 700 macarons par semaine. Le café vient d’un torréfacteur laonnois, le safran d’Oigny-en-Valois, les confitures de Crouy, les œufs sont pondus dans un rayon de moins de 15 kilomètres… Presque tous les produits sont locaux et elle ne veut pas cuisiner avec des conservateurs ou arômes artificiels. « J’utilise des produits de très grande qualité qui se suffisent à eux-mêmes, avec des saveurs très franches. »
« Je fournissais déjà tous les pots de départ d’entreprise »
Âgée de 41 ans, la pâtissière a fait un virage à 180 degrés. Jusqu’en août 2013, elle était employée à la compagnie Air France, à l’aéroport de Roissy. Son dernier poste était à la « direction bagages ». Elle y est entrée il y a une quinzaine d’années après un BTS tourisme. « Quand je suis revenue de mon deuxième congé maternité en 2010, le travail en décalé était très dur à vivre. » Les trajets Vivières-Roissy étaient plus difficiles à supporter. « Je voulais apprendre un métier plus ancré dans la réalité, j’en avais assez de vivre à Roissy entourée de mécanisation. Et la politique de l’entreprise devenait difficile à assumer. J’ai cherché un métier pour lequel j’avais des prédispositions. Je fournissais déjà tous les pots de départ d’entreprise. Je suis très gourmande de nature et puis la pâtisserie, ça met tout le monde d’accord, quel que soit le milieu social. D’un coup, on laisse tomber les épaules et on redevient enfant. Il fallait trouver aussi un métier qui soit porteur. »En août 2013, alors qu’elle avait entamé des démarches de reconversion, elle profite d’un plan de départs volontaires à Air France. Aussitôt, elle commence une formation et obtient son CAP Pâtisserie à l’école Ferrandi à Paris neuf mois plus tard. « Je ne trouvais pas de travail. C’est difficile pour une femme de 40 ans d’arriver dans ce milieu. » Elle décide donc de devenir auto-entrepreneur et y parvient grâce à plusieurs aides financières.
Un succès fou
Avant de se lancer, Sophie Fournier effectue une formation spéciale pour la fabrication de macarons. Pourquoi avoir choisi ce biscuit ? « On en a fait une fois en CAP, ça avait suscité un grand engouement. Le macaron offre une grande liberté de création, on peut faire n’importe quelle couleur et goût. Ça s’offre facilement, l’objet plaît. Quand j’ai commencé, ça a tout de suite énormément plu. » Il est vrai que le macaron est très à la mode. Les perspectives d’évolution seraient « exponentielles ». La pâtissière vend sa production chez elle, sur les événements exceptionnels comme la Fête du haricot et en livraison sur le secteur de Villers-Cotterêts.Même si elle travaille parfois sept jours sur sept, avec un salaire pour le moment faible, Sophie Fournier ne regrette pas sa vie d’avant. « Au début, ça a été un choc de rester ici tout le temps. Mais j’étais là pour la rentrée de mon fils en CP, je peux récupérer mes enfants pour le déjeuner. Je suis contente rien que pour ça, avoir été là pour eux. »
La petite entreprise tourne mais est encore fragile. Ses clients deviennent souvent des fidèles. Sur les salons, certains, pour l’instant en majorité des particuliers, reviennent le lendemain pour acheter davantage de biscuits ! Le plus difficile pour elle est d’avoir confiance en soi. « Ça met du temps, c’est difficile de se vendre et de se sentir légitime. Au début, je n’osais pas vendre les macarons que je faisais ! » Un beau chemin a été parcouru depuis.
>> Le site internet d’Obélias
http://www.lunion.fr/node/819084
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