À Villers-Cotterêts, les salariés de Volkswagen sont inquiets

Le scandale Volkswagen a pris une ampleur inédite mardi, le groupe admettant que 11 millions de ses véhicules dans le monde étaient équipés du logiciel de trucage aux tests antipollution. Au siège historique de Volkswagen Group France, à Villers-Cotterêts dans l’Aisne, l’inquiétude est palpable.
C’est à Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, que se trouve le siège historique de Volkswagen Group France. Depuis 1961, le constructeur automobile y est installé et conserve aujourd’hui encore près de 800 salariés sur place même si une partie de son activité a été transférée vers son nouveau site de Roissy. Les révélations du constructeur allemand sur la présence d’un logiciel de trucage aux tests antipollution sur 11 millions de voitures étaient hier dans toutes les conversations. « On en parle évidemment beaucoup, confirme Yann Huat, délégué syndical FO et responsable du comité d’entreprise. On a bien eu une communication interne de notre président allemand Martin Winterkorn, mais elle reprend en grande partie tout ce qu’il a pu dire publiquement. On n’en sait pas plus. Comme beaucoup, on attend… »

Quelles conséquences locales si le groupe doit payer une amende importante ?

Pour le délégué FO, l’inquiétude des salariés du siège se situe surtout sur les conséquences que pourrait avoir le paiement des amendes annoncées. « Même si notre groupe a les reins solides, quand on voit les sommes astronomiques évoquées, on se pose forcément des questions. On connaît la gestion des Allemands. Derrière il faudra faire des économies pour pouvoir payer cela et cela passera par des efforts demandés à toutes les structures à travers le monde. Là, on parle tout de même de deux ans de bénéfice du groupe au niveau mondial… » Plan de restructuration, d’économie ? Yann Huat est bien incapable à ce jour de savoir ce qu’il va se passer. Le syndicaliste n’en sait pas plus si le siège français peut être concerné par la fraude. « Franchement, on a aucun écho là dessus. Les contrôles vont être sans doute renforcés et on verra à ce moment-là. Mais cela ne sert vraiment à rien de vouloir extrapoler. »
Les salariés du siège de Villers-Cotterêts devraient peut-être en savoir un peu plus sur la situation dans la journée. Un comité d’entreprise est en effet annoncé pour ce mercredi après-midi. Ce sera la première prise de position officielle du patron de Volkswagen Group France. Jusqu’à présent, aucune communication n’a été faite en France sur le sujet. Interrogé hier, le service de presse du siège nous a ainsi expliqué être dans l’attente de plus d’informations. « À ce jour on s’en tient à ce que Martin Winterkorn a pu dire. On n’en sait pas plus. Nous n’avons pas reçu de consigne particulière… »

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